Les responsables de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Annaba, un secteur en constant développement depuis 2004, ont mis sur pied une brigade devant mettre fin au massacre de la faune et de la flore. Ce phénomène, en l'absence d'un sévère contrôle, continue de faire des dégâts même au niveau des zones protégées, durant une certaine période de l'année, à la grande déception des professionnels. Cette situation est valable malheureusement pour tout le littoral annabi. Aujourd'hui, il est inadmissible et paradoxal à la fois de fermer les yeux sur des marins pêcheurs qui pêchent n'importe quand, n'importe où, n'importe comment et n'importe quoi. Et c'est d'ailleurs dans une perspective de tenter d'arrêter cette hémorragie qu'une brigade menée par un inspecteur sera opérationnelle dans les jours prochains, apprend-on auprès de la direction de la pêche de Annaba. Depuis plus d'une décennie, l'on assiste, à Annaba, à des pratiques jugées néfastes et criminelles. “En larguant leurs filets de pêche, à moins de cinq mètres du rivage, tout au long pratiquement du littoral de Tekouche, souvent en plein jour, certains marins pêcheurs semblent défier tout le monde et continuent de porter un grave préjudice à la faune et à la flore”, ont dénoncé des gens de la mer et les rares associations de protection de l'environnement ayant existé à Annaba. Célèbre pour ses richesses halieutiques, surtout en poisson blanc, le littoral de Annaba, long de 80 km, fait l'objet depuis des années d'une surexploitation. Cette situation, confirment des professionnels, a été engendrée par les agissements de certains propriétaires de bateaux et embarcations de différents types, qui opèrent tout près des côtes avec des méthodes interdites même dans les pays les plus reculés de la planète, entre autres à la traîne, avec des filets double poche dit 9,2, ou encore à l'aide de la méthode appelée “invisible” et semi-pélagique. L'on pointe également un doigt accusateur en direction des propriétaires des petits métiers et des chalutiers, qui ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation. Ces derniers, appelés à larguer leurs filets à plus de 500 m du rivage, activent au grand jour à moins de 10 m des plages d'échouage, retenues par la direction de la pêche pour la circonstance. Pourtant, le golfe de Annaba abrite une biodiversité halieutique de haute valeur nutritive, poisson bleu, poisson blanc, crustacés et mollusques. Aussi, estime-t-on, la pêche, tradition ancestrale dans la wilaya de Annaba, qui dispose d'un environnement maritime (superficie maritime 8089 km2), industriel et humain, est favorable aussi au développement et la promotion du secteur. B. B