Le littoral annabi fait l'objet depuis des années d'une surexploitation sauvage et anarchique, et les pêcheurs recourent à des moyens interdits. Si le secteur de la pêche dans la wilaya d'Annaba a connu ces dernières années un certain développement qui s'est traduit par la concrétisation, dans le cadre de différents programmes, de pas moins de 80 projets depuis l'année 2004, il reste que cela se fait en massacrant la faune et la flore marines. Pis, les zones protégées, en cette période de l'année, subissent le même sort, à la grande déception des professionnels en la matière. “En larguant leurs filets à moins de dix mètres du rivage, tout au long pratiquement du littoral, parfois en plein jour, certains marins pêcheurs, opérant au large des côtes annabies, semblent défier tout le monde en continuant à porter de graves préjudices à la faune et à la flore, voire aux estivants”, ont dénoncé des gens de la mer. Célèbre pour ses richesses halieutiques, surtout en poisson blanc, le littoral annabi fait l'objet depuis des années d'une surexploitation sauvage et anarchique. Aujourd'hui, estime-t-on, la côte annabie est exposée à une catastrophe certaine, si des décisions ne sont pas prises rapidement. Cette situation, affirment des professionnels, est due aux agissements sans foi ni loi de certains propriétaires de bateaux de différents types, qui pêchent tout près des côtes en usant de moyens interdits même dans les pays les plus reculés, entre autres des filets double poche dits “9,2”, ceux appelés “invisibles”, ou encore en semi-pélagique. On pointe également du doigt des propriétaires de petits métiers et de chalutiers qui ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation catastrophique. Ces derniers, précise-t-on, appelés à larguer leurs filets à plus de 500 mètres du rivage, activent, souvent et au grand jour, à moins de... 10 mètres de la côte. Pourtant, indiquent les professionnels, la sonnette d'alarme a été tirée depuis bien longtemps sur ce massacre. En vain. Par ailleurs, et en matière d'acquisition de matériel, l'effort de la direction de wilaya de la pêche et des ressources halieutiques va se poursuivre au titre du programme complémentaire de soutien à la croissance économique 2005/2009 par la programmation de quatre nouveaux projets d'investissement pour un montant global de plus de 100 millions de dinars. Celui-ci permettra également, laisse-t-on entendre, la création d'une soixantaine de postes d'emploi. Toujours dans ce contexte et en dehors des programmes de soutien à la croissance économique et de celui complémentaire de soutien à la croissance, 6 autres projets d'investissement viennent d'être examinés par le comité d'assistance, de localisation et de promotion de l'investissement. Ces projets prévoient, en plus de l'activité aquacole, la création de structures d'appui à l'outil de production (conditionnement et transformation des produits de pêche, construction et réparation navale). la flottille de pêche compte à présent près de 438 embarcations, entre chalutiers, sardiniers et petits métiers, opérant dans les différents ports, abris de pêche et plages d'échouage de la wilaya d'Annaba. B. BADIS