Les partis politiques n'attendaient que l'embellie pour partir en campagne, comme des papillons, butiner et virevolter, comme pour prouver leur existence dont la majeure partie est faite d'hibernation. Cette fois-ci, ils seront deux fois plus nombreux, près d'une quarantaine, à battre le pavé et semer la bonne parole dans le silo des promesses. En étudiant cette nouvelle cartographie de la nouvelle Algérie politique, issue des réformes, un simple profane remarquera que les initiateurs des nouveaux partis ont tous ou presque une appartenance ou un lien antérieur avec les grands partis, sur la scène depuis les années 1990. Il s'agit pour la plupart de mécontents, d'exclus ou de ceux dont l'ambition s'est trouvée bloquée par la dictature, vraie ou supposée, de leur ancien chef. Ils ont aussi autre chose en commun : ils ont occupé des postes au sommet de l'Etat à un moment ou à un autre de leur carrière, ayant donc une part de responsabilité dans tout bilan qu'ils feront. Dans un autre ordre d'idées, les échéances pour les prochaines élections législatives étant pour demain (moins de trois mois) et les nouveaux partis venant juste de tenir leur congrès constitutif, comment en un laps de temps aussi court prétendre à des sièges qu'il faut arracher à ceux qui existent (plus qu'ils n'activent, il est vrai) sur le terrain où perdure encore le mécontentement citoyen, suite aux dernières intempéries qui ont fait tomber les masques aussi bien des élus que des services de l'Etat. Un travail de titan est attendu d'eux pour rétablir la confiance avec le citoyen et il faut pour cela tenir un autre discours qui devrait être celui de la vérité si on veut contenir la révolution arabe hors des frontières. Enfin, malgré les 73 sièges supplémentaires de la future APN, la lutte sera difficile, les combats inégaux, les moyens et la logistique différents, même si pour certains l'essentiel est de participer, pour reprendre un adage de chez nous. À moins que le nombre de partis serve de paravent à une éventuelle bourrasque qui viendrait de la péninsule arabique. Ce sera tant mieux. O. A. [email protected]