Le groupe des 10 est conscient que ces processus ne peuvent arriver à bon port en l'absence d'un accompagnement des pays occidentaux. Les défis étaient si nombreux que voilà le Printemps arabe, avec son lot de bouleversements, s'invitant dans l'équation méditerranéenne : le groupe des 5+5, appelé désormais le groupe des 10, confronté jusque-là aux problèmes de l'immigration, aux défis sécuritaires et économiques, estime que la communauté internationale, notamment les pays occidentaux aux traditions démocratiques établies, doit apporter son appui aux processus de transition engagés par certains pays de la rive sud de la Méditerranée. Réunis hier à Rome, les ministres des Affaires étrangères du groupe des 10 (l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, l'Espagne, la France, l'Italie, le Portugal et Malte) ont estimé que “le Printemps arabe aura besoin de l'appui de toute la communauté internationale pour permettre aux nouveaux gouvernements issus des urnes de mener à bien le processus de transition démocratique devant aboutir à l'instauration d'un Etat de droit respectueux de toutes les libertés et de répondre positivement aux aspirations légitimes des peuples de la région à un avenir meilleur avec davantage de liberté et de justice”. Dans une conjoncture internationale marquée par une crise économique sans pareille, le groupe des 10 est conscient que ces processus ne peuvent arriver à bon port en l'absence d'un accompagnement des pays occidentaux. Les ministres, qui ont “salué ces processus de transition”, ont ainsi souligné, dans la déclaration qui a sanctionné la réunion coprésidée par l'Italie et la Tunisie, un pays pionnier dans les “révolutions” arabes, “la nécessité pour la communauté internationale et l'Union européenne d'apporter l'appui nécessaire à la réussite de ces processus dont le sort se joue à court terme, et dont dépend la reprise du développement économique et la création de nouveaux et nombreux postes d'emploi”, selon le texte repris par l'APS. Même si aucune référence à la poussée de l'islamisme n'est évoquée, le groupe des 10 préfère s'appesantir sur la “victoire” des valeurs démocratiques. Ils ont ainsi souligné leur “profonde conviction” que ces changements et les processus de réformes démocratiques ont “engendré et renforcé des valeurs partagées sur lesquelles se fonde un nouveau départ du dialogue des 5+5 et seront relancées des activités de coopération entre les pays membres”. Convaincus que “le nerf de la guerre”, l'argent, reste un facteur de stabilité, les pays des deux rives ont convenu de “poursuivre” et “d'intensifier” la coopération économique et financière dans la région afin de “garantir” les conditions nécessaires au succès du processus démocratique engagé dans ces pays, ainsi que de “contribuer au maintien de la paix et de la stabilité dans la région” qui est “un défi à relever”. Au chapitre sécuritaire, les ministres appellent à “la poursuite du travail dans les domaines prioritaires de la lutte contre le terrorisme et les organisations criminelles et les trafics illicites”. Ils ont convenu, à cet égard, de “renforcer la coopération” en tenant compte des nouveaux défis, allusion à la situation dans la région du Sahel. Une réunion des ministres de l'Intérieur des pays de ce groupe est d'ailleurs prévue prochainement en Algérie. Ils appellent également à la mise en place d'“un mécanisme d'alerte rapide” pour se prémunir contre les risques pouvant toucher la sécurité dans la région du bassin occidental de la Méditerranée engendrés par l'immigration clandestine et le terrorisme. Selon les diplomates du groupe des 10, “une attention particulière” doit être dédiée au thème migratoire dans “une approche globale qui prenne en compte les dimensions du développement, de la mobilité légale et de la lutte contre les flux illégaux”. Dans ce contexte, les pays de la rive nord, qui se sont toujours plaints des flux migratoires venant du Sud, semblent s'être rendus désormais à l'évidence qu'une autre approche du fléau doit être envisagée. “Le temps est venu de s'orienter vers une approche plus ambitieuse de la mobilité, qui puisse assurer des flux réguliers, tout en répondant aux besoins de main-d'œuvre qualifiée des pays de la rive nord et en atténuant la forte demande d'emploi des pays de la rive sud”, relève le texte. K K