Le mouvement de grève des lycées perdure, et le Cnapest vient de le reconduire officiellement à partir de samedi prochain. C'est la décision prise, hier, lors d'une assemblée générale tenue au siège du CNES à Alger. Les responsables de ce mouvement imputent la responsabilité de cette situation au ministre de l'éducation nationale qui, au lieu de prendre au sérieux leurs revendications, verse dans la manipulation en utilisant les médias lourds. Le président de la république est aussi mis à l'index par ces syndicalistes qui l'ont interpellé, en lui adressant une lettre dans laquelle il lui est demandé d'intervenir face à l'immobilisme de son ministre de l'éducation et de celui du travail. Ce dernier avait refusé, en usant de subterfuges juridiques souvent contradictoires, de leur remettre le récépissé de dépôt de la demande du dossier d'agrément. Ils rappellent au premier magistrat du pays ces déclarations dans lesquelles il faisait l'éloge des enseignants : “L'enseignant qui contribue à façonner des générations d'Algériens doit être reconnu par la société…”. Et d'ajouter : “Mettez en application les dires de vos déclarations, M. le Président.” Lors de cette assemblée, le coordinateur de ce mouvement, M. Mériane, a réitéré le rejet par la base du mouvement de l'augmentation des salaires qu'il considère inconséquente. “Même avec 100% d'augmentation, le salaire d'un enseignant ne représenterait que deux fois le Smig. Le salaire que nous revendiquons est déjà une concession de notre part. Un professeur tunisien perçoit l'équivalent de 550 euros”, relève un professeur. M. Mériane ne croit pas à la fiabilité des commissions qui devraient se pencher sur le statut particulier du professeur et la retraite. “Elles sont constituées d'instituteurs qui ne peuvent pas se prononcer à la place des PES. Je défie le ministre de l'éducation nationale de rendre publics les noms des membres de ces commissions que nous ne reconnaissons pas”. Abordant la question du préalable de la reconnaissance du Cnapest en tant que syndicat pour entamer toute négociation, les responsables de ce mouvement semblent faire une concession par rapport à ce point précis. La condition qui consistait à être reçus en tant que syndicalistes est revue à la baisse. “Nous sommes prêts à négocier si le ministre nous donne la garantie que notre syndicat sera reconnu ultérieurement et nous nous battrons pour arracher ce droit constitutionnel”, déclare M. Mériane. Des observateurs ainsi que le ministre de l'éducation ont qualifié l'entêtement des syndicalistes de dérive politicienne. Ils les accusent de faire fi des revendications socioprofessionnelles pour se focaliser sur l'obtention de l'agrément. M. B. Mériane : “Nous ne sommes pas des jusqu'au-boutistes” En marge de cette assemblée, M. Mériane a tenu à répondre aux allégations qui l'accusent de faire de la politique en déviant des revendications socioprofessionnelles en posant comme préalable à toute négociation la reconnaissance de son mouvement comme syndicat dénommé Cnapest. Il estime que l'Algérien doit apprendre à défendre ses droits. L'exercice syndical est consacré par la Constitution dans son article 56. “Je ne vois pas pourquoi et au nom de quoi on refuse de nous livrer le récépissé de dépôt. Ce combat est l'affaire de tous les Algériens désireux du respect des lois de la république” (...) “Nous ne sommes pas des jusqu'au-boutistes. Nous avons fait une concession, car, aujourd'hui, nous ne demandons à être reçus que comme syndicat en voie d'être agréé”, déclare le président du conseil. M. B.