Pour la présidente de la Faph, la situation des handicapés, en Algérie, est on ne peut plus “dramatique” ! Des manques sont signalés à tous les niveaux, ou presque. Comment devra-t-on procéder pour assurer une meilleure prise en charge des personnes souffrantes d'un handicap, pour leur assurer des conditions de vie décentes ? C'est la question qui revient sur toutes les lèvres des défenseurs de la catégorie infirme de la population, notamment à chaque 14 mars, date décrétée Journée nationale des personnes handicapées, la journée mondiale étant fixée au 3 décembre de chaque année. Ne devra-t-on pas se rappeler constamment la vérité qu'aucun des mortels n'est à l'abri d'un handicap ? est l'autre question qui s'impose avec acuité tant que les causes générant des handicaps deviennent de plus en plus importants, donc le taux du risque en constante hausse : le taux des handicapés qui était fixé par l'OMS, il n'y a pas longtemps, à 10% de la population mondiale passe désormais à 15%. D'où le devoir de rafraîchir les mémoires à chaque occasion qui se présente sur la nécessité d'avoir une pensée pour cette catégorie de la population qui a tant besoin de recouvrer ses droits humains, au même titre que le reste de la population. En gros, c'est le message que veut faire passer Atika Elmamri, présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph) regroupant pas moins de 80 associations à travers le territoire national. Pour la présidente de la Faph, la situation des handicapés, en Algérie, est on ne peut plus “dramatique” ! Des manques sont signalés à tous les niveaux ou presque, à commencer par le manque de centres de réadaptation des handicapés — l'Algérie en compte à peine 5, à savoir les centres d'Azur-Plage, de Tixeraïne et de Ben Aknoun à Alger, et ceux de Seraïdi à Annaba et Bouhnifia à Mascara —, en passant par la mauvaise prise en charge médicale jusqu'à leur marginalisation et discrimination sur le plan social. Mme Elmamri déplore, à ce titre, que “la vision charitable influe même les personnels médicaux”. Sa revendication étant plutôt “d'apprendre aux personnes souffrant d'un handicap de se prendre en charge par soi-même ; c'est le meilleur moyen d'assurer leur indépendance et non pas les assister éternellement”. De l'avis de Mme Elmamri, l'assistanat doit sinon être pris au sens de la solidarité. Néanmoins, la présidente de la Faph nourrit l'espoir de voir l'enquête nationale sur le handicap, engagée récemment par le ministère de la Solidarité nationale, aboutir à ses objectifs, à savoir “recenser les besoins réels des handicapés pour paliers les carences de service”. Il s'agira, explique-t-elle, de définir une nouvelle stratégie et mettre en place des mécanismes adéquats devant permettre une meilleure prise en charge des handicapés. À la question de l'intégration sociale des handicapés en vertu de l'article 27 de la loi sur le handicap adoptée en 2002, portant sur l'obligation des entreprises, publiques et privées, de réserver 1% des postes d'emploi aux handicapés, Mme Elmamri ne veut pas en faire sa revendication en ces temps, reconnaît-elle, où même des personnes saines et des diplômés ne trouvent pas d'emploi. Pour elle, aujourd'hui, il serait plus judicieux d'encourager et d'accompagner les initiatives de l'auto-emploi chez les handicapés. À signaler qu'aujourd'hui, seules 5 000 personnes disposent de la carte de handicapé, délivrée par le ministère de la Solidarité, alors que le nombre des handicapés dépasse les 2,5 millions de personnes au niveau national. F A