Les deux rencontres du Syndicat des greffiers avec la DRH du ministère de la Justice se sont soldées par un échec. Pour le département de Belaïz, l'heure n'est ni aux revendications ni à la contestation. Tant attendue, la rencontre des membres du bureau exécutif provisoire du Syndicat national des greffiers avec le responsable des ressources humaines de la tutelle n'a finalement pas abouti aux résultats escomptés. “La montagne a accouché d'une souris”, commente tout de go une source syndicale. L'ultimatum (qui a d'ailleurs expiré jeudi) lancé par le syndicat n'a finalement pas ébranlé le moins du monde le ministère de la Justice. Il s'est avéré que l'invitation adressée par la DRH du ministère de la Justice au Syndicat national des greffiers ne visait nullement l'ouverture d'un dialogue concret pour l'examen des revendications de ces fonctionnaires. L'optimisme affiché avant le rendez-vous s'est dissipé jeudi en début de soirée, à l'issue d'une seconde réunion entre les deux parties au siège de la tutelle. Les syndicalistes, qui s'attendaient ne serait-ce qu'à une promesse officielle en guise de bonne volonté, sont revenus bredouilles, ne sachant vraiment pas quoi dire à leurs collègues. La déception était totale. L'examen de la plate-forme de revendications socioprofessionnelles est relégué aux calendes grecques. Le motif ? “Le moment n'est point à la contestation !” C'est ce qu'a estimé le DRH, qui n'a pas manqué d'expliquer et de tenter de convaincre ses hôtes que la période actuelle ne s'apprête ni aux revendications ni aux menaces de protestation. Le DRH faisait évidemment allusion au prochain rendez-vous électoral ! Un rendez-vous que les greffiers ne peuvent rater, non pas en tant qu'électeurs mais en tant que fonctionnaires du secteur de la justice chargé de veiller sur le contrôle des élections législatives. “Nous sommes le pilier du secteur de la justice. Même si d'autres corps tirent dividendes et honneurs, tout se fait grâce à nous et rien ne peut se faire sans nous”, fulmine un greffier. Dans la foulée de la longue dissertation sur l'inopportunité de toute agitation à laquelle ont eu droit les syndicalistes, la direction des ressources humaines a quand même daigné faire une proposition. Celle-ci consiste en “la mise en place d'une commission mixte composée de représentants de la tutelle et de syndicalistes, pour débattre de l'amendement du statut particulier des greffiers”. Une des principales revendications de ce corps réclame son intégration dans le secteur de la justice pour ne plus dépendre de la Fonction publique. Le reste des doléances ? “Elles peuvent attendre, le moment n'est pas opportun et les portes du dialogue sont ouvertes !” En d'autres termes, la rencontre du Syndicat des greffiers avec le DRH n'a fait qu'attiser la tension. “La base bouillonne ! Le syndicat se réunira pour décider de ce qu'il y a lieu de faire.” M B