Une rencontre entre les responsables de la DRH du département de la Justice et les membres du bureau exécutif du syndicat est prévue aujourd'hui. L'ultimatum adressé le 3 mars dernier par le bureau exécutif provisoire du Syndicat national des greffiers n'a semble-t-il pas laissé indifférent le département de la Justice. Ce dernier a daigné, contre toute attente, prendre attache avec les membres du syndicat deux jours avant l'expiration de l'ultimatum le 15 mars. “Nous avons été contactés par le responsable des ressources humaines qui nous a conviés à une rencontre le 14 mars à la DGRH”, révèlent des sources syndicales. Et de spéculer : “La tutelle tentera certainement de nous persuader de revenir sur notre décision de passer à l'action après la date butoir.” Cette nouvelle sortie du département de Belaïz surprend les membres du syndicat qui “ne comptent pas laisser passer cette opportunité”. Ils seront donc au rendez-vous et tenteront, de leur côté, de défendre la plate-forme de revendications oubliée dans les tiroirs du ministère de la Justice. Que cache cette nouvelle stratégie de gestion des conflits sociaux ? La question mérite d'être posée car de toutes les actions de protestation ou menaces des greffiers ou tout autre corps sous tutelle du garde des Sceaux, c'est la première fois que le ministère de la Justice prend les devants. Habituellement, il reste imperturbable notamment avant le passage à l'action et pendant la contestation où des sanctions sont décidées à l'encontre des meneurs de la protestation. Si certains greffiers expliquent ce revirement par l'urgence d'une stabilité sociale avant le fameux rendez-vous électoral, d'autres estiment que leur tutelle semble vouloir ouvrir une nouvelle page avec le syndicat du secteur pour le dompter et n'avoir à affronter que le syndicat autonome du Snapap. Mais, selon des sources syndicales, “la situation socioprofessionnelle des greffiers est telle que le syndicat et la base sont on ne peut plus mobilisés et solidaires”. D'ailleurs, c'est cette large mobilisation sur le terrain qui est parvenue au département de Belaïz et qui a fait peur. Le communiqué ultimatum du syndicat était clair. “La tutelle est tenue pour responsable des conséquences de la non-satisfaction de la plate-forme de revendications d'ici le 15 mars”. Cette plate-forme compte principalement l'intégration de ces fonctionnaires dans le secteur de la justice pour ne plus dépendre de la Fonction publique, révision du statut particulier, prime de transport, de panier… À signaler, enfin, que le Conseil national du secteur de la justice (l'autre syndicat des greffiers affilié au Snapap) a, lui aussi, réuni les membres de son bureau exécutif pour débattre de la situation de la corporation. À l'issue de la rencontre, les syndicalistes ont lancé un appel à la tutelle pour accélérer la concrétisation des revendications en suspens. Un autre appel a été lancé en direction de la base pour une éventuelle mobilisation. Rendez-vous est pris pour une autre réunion avant la fin du mois en cours. M B