Ils préfèrent parler de l'économie nationale, de la réduction des importations, de la création d'emplois sur un tapis rouge de généralités en même temps absconses qu'ils distillent dans leurs discours de velours, beaucoup plus pour parler que pour apporter une plus-value à ce thème devenu récurrent. La place de l'entreprise pour relancer la croissance. Ils privilégient les sujets politiques et la critique aisée, assis dans les gradins à mille lieues de l'arène qu'ils attendent de rejoindre pour relayer le discours de leurs prédécesseurs. Ils, ce sont les représentants des partis politiques en marche pour prendre d'assaut l'Assemblée populaire nationale et voter des lois qui engageront le pays pour au moins une mandature. De tout ce qui a été entendu à ce jour dans les meetings, peu ou rien n'a été consacré à l'entreprise alors qu'elle reste le seul créateur d'emplois pérennes et évolutifs. L'Etat devant être appelé à exercer sa mission dans les infrastructures sociales, tôt ou tard, ce sera l'entreprise qui sera appelée à prendre le relais pour tout ce qui concerne les autres investissements. N'en déplaise aux récalcitrants, elle est le cœur du problème même si, aujourd'hui, elle est occultée quand elle n'est pas diabolisée. En un mot, prendre en charge l'entreprise algérienne, c'est prendre en même temps le problème de la jeunesse, du chômage, des suicides et des harragas. Ceci se résume à offrir un emploi selon les compétences et surtout une dignité avec une sécurité du lendemain. L'Algérie en chantier, riche jusqu'à ne plus savoir quoi faire de son argent, peut devenir un eldorado si seulement les partis qui siégeront à l'hémicycle Zighout avec leurs députés et au Palais du gouvernement avec leurs ministres se donnaient la peine d'avoir une vision claire de ce secteur délaissé au profit de l'addiction à la drogue de la rente pétrolière. Le Forum des chefs d'entreprise a tiré pour la énième fois la sonnette d'alarme, se proposant à être une force de développement pour le bien de tous si seulement les pouvoirs publics, composés de ministres de tous bords, les consultaient avant toute prise de décisions “cavalières” allant en contresens de l'amour du pays qu'ils vantent par nationalisme dont ils croient naïvement ou pernicieusement qu'ils sont les seuls détenteurs. Si on pouvait arrêter ce discours hypocrite qui ne trompe personne, surtout les jeunes, il est fort à parier qu'il n'y aurait pas assez de place pour les bulletins de vote dans les urnes. O. A. [email protected]