Implantée dans la commune de Belkheïr, à quelques encablures de Guelma, la ferme- pilote Richi-Abdelmadjid est confrontée à une grève déclenchée par les membres de la section syndicale affiliée à l'UNPA qui ont rallié quelques dizaines de fellahs, sachant que les autres n'ont pas suivi le mot d'ordre et vaquent à leurs occupations quotidiennes. Entamée le 12 décembre 2011, cette grève a occasionné des pertes importantes aux cultures sous terre, aux vergers d'agrumes, aux semences et perturbé le fonctionnement de cette ferme modèle de 1 038 hectares dont 980 ha en irrigué. Les grévistes, qui avaient au préalable réclamé la révision de la convention collective afin que la grille des salaires soit relevée, sont passés à une vitesse supérieure en exigeant le départ définitif du directeur par intérim. Ce dernier qui gère également la ferme pilote Boumaza-Saïd qui enregistre d'excellents résultats, avait été installé en décembre 2011 par le SGP Groupe semences, plan et géniteur aux fins d'assainir la situation qui entravait le décollage de la ferme Richi-Abdelmadjid. En bon gestionnaire, il avait mis un terme à certains privilèges que s'octroyaient des syndicalistes enracinés et avait remis les pendules à l'heure et c'est ce qui explique la levée des boucliers de ces irréductibles qui se permettaient, semble-t-il, des largesses au détriment des intérêts de la collectivité. À deux reprises, la justice avait, les 21 décembre 2011 et le 17 janvier 2012, déclaré la grève illégale et ordonné la reprise du travail. La situation pourrissait au fil du temps et les grévistes maintenaient leur principale revendication, à savoir le départ du directeur intérimaire qualifié, selon leurs dires, de dictateur, de mauvais gestionnaire qui refuse le dialogue. Depuis le 20 mars, une partie du collectif des travailleurs observe une grève de la faim au sein de la ferme et ce sont principalement les membres de la section syndicale qui sont montés au créneau. Ce dimanche, deux grévistes ont été évacués dans un état grave au centre hospitalier docteur Okbi à Guelma et les autres persistent et signent en dépit de la dégradation de leur état de santé. Ce bras de fer risque d'engendrer de fâcheuses conséquences et il reste à espérer un dénouement heureux. H B