Le travail de la Commission nationale de surveillance des élections législatives (Cnsel) composée de magistrats, pourrait être, encore une fois, retardé non pas sur décision de ses membres mais, cette fois, suite à la menace de grève brandie par le syndicat des greffiers. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le syndicat des greffiers affilié au Syndicat national des travailleurs de l'administration publique (Snapap), auquel se sont joints les corps communs du secteur de la justice, annonce qu'un ultimatum est accordé à la tutelle avant le 10 avril courant au-delà duquel une grève nationale de trois jours sera observée. La même source précise que le 7 avril, un rassemblement sera tenu devant le siège du ministère de la Justice, comme ultime démarche pacifique avant la radicalisation du mouvement de protestation contre leurs conditions socioprofessionnelles jugées défavorables. C'est le second ultimatum du genre après celui du 15 mars lancé par les greffiers qui revendiquent essentiellement l'intégration de ces fonctionnaires dans le secteur de la justice pour ne plus dépendre de la Fonction publique, la révision du statut particulier ainsi que la prime de transport et de panier. Cette action, rappelons-le, intervient au moment où le secteur de la justice connaît une vacance après la nomination par le président de la République de Tayeb Belaïz, désormais ex-ministre de la Justice, à la tête du Conseil constitutionnel. Tenant compte de cette nouvelle donne, donc, les greffiers et les corps communs n'ont manifestement aucune intention de temporiser en attendant le remplacement de M. Belaïz avec lequel, notons-le, le courant ne passait guère. Les travailleurs de la justice ont osé un effort d'unification à l'occasion de la tenue de leur congrès vendredi dernier. Mais seuls les corps communs ont adhéré à l'appel des greffiers. Quoi qu'il en soit, et malgré un climat de suspicion, le département de Tayeb Belaïz a tenté une ouverture en invitant les concernés à une réunion de travail la veille de l'expiration de l'ultimatum du 15 mars. Tant attendue, la rencontre des membres du bureau exécutif provisoire du Syndicat national des greffiers avec le responsable des ressources humaines (DRH) de la tutelle, n'a finalement pas abouti aux résultats escomptés. L'ultimatum lancé par le syndicat n'a pas eu raison de la fermeté du ministère de la Justice. «Il s'est avéré que l'invitation adressée par la DRH du ministère de la Justice au Syndicat national des greffiers ne visait nullement l'ouverture d'un dialogue concret pour l'examen des revendications de ces fonctionnaires», ont commenté des greffiers en colère. «Nous sommes le pilier du secteur de la justice. Même si d'autres corps tirent dividendes et honneurs, tout se fait grâce à nous et rien ne peut se faire sans nous», prévient-on. Les greffiers accordent une importance majeure à la revendication relative à leur intégration au secteur de la justice en s'affranchissant de la tutelle de la Fonction publique. Y. D.