Tous les subterfuges sont bons pour mobiliser les électeurs et les rallier à sa cause. Des dizaines de permanences de campagne électorale ont ouvert leurs portes à travers les 26 communes de la wilaya d'Oran ainsi que les différents quartiers de la ville. “Oui, nous avons ouvert des permanences dans 20 communes. Le reste suivra”, affirme un responsable de parti. D'autres candidats et leurs équipes de campagne sont prêts à faire du porte-à- porte pour prêcher la bonne parole. “Nous avons programmé une campagne de sensibilisation de proximité auprès des jeunes des quartiers défavorisés mais nous allons aussi procéder au porte-à- porte pour sensibiliser les électeurs. Ecoutez ! L'essentiel, c'est la participation. S'ils (les électeurs) votent pour notre liste, tant mieux”, confie un candidat. Cependant, plusieurs responsables de partis sont inquiets de l'indifférence affichée des électeurs qui caractérise les législatives du 10 mai prochain. “Les citoyens sont lassés des fausses promesses. Les jeunes, eux, veulent du concret. Maintenant, ce n'est plus une affaire de politique ou de militantisme mais une affaire de sous”, fait savoir un responsable d'une association de jeunes. De leur côté, les chômeurs diplômés du DAIP, sont complètement décidés à boycotter le scrutin si leurs revendications ne sont pas prises en charge. “Comment voulez-vous que j'aille voter alors que je vis dans la précarité ? Je suis exploité par mon employeur, un organisme étatique. Je gagne 15 000 DA/mois, que je n'ai pas encore touchés d'ailleurs depuis plusieurs mois, dans le cadre du DAIP”, déclare un jeune diplômé titulaire d'une licence en sciences économiques. De leur côté, faute de temps et de moyens, les candidats des nouveaux partis agréés et des indépendants ne ratent aucune occasion pour s'afficher. “Même les veillées religieuses sont prisées par les candidats”, avoue un militant de parti qui a même suggéré à son poulain de laisser ses deux téléphones portables opérationnels. Si en ville, il existe un semblant de campagne, dans le milieu rural, les citoyens sont complètements déconnectés. “APN, je n'y connais rien en politique. Je voterai pour celui qui nous aide. Pour l'instant, nous n'avons pas eu de visite de candidats au douar”, fait savoir un habitant du douar Chekalil. Quant aux prestations des leaders de partis, les citoyens rencontrés qui ont eu la chance de suivre quelques portions de leurs discours à l'ENTV ou à la radio, sont unanimes. “Rien de nouveau ! Des promesses que des promesses”, affirment-ils. Et comme pour enfoncer le clou, la hausse vertigineuse de la mercuriale, la facture d'électricité et celle de l'eau potable, ont mis à mal un contribuable déjà assommé. N B