Norm Sterzenbach est directeur de campagne électorale du parti démocrate au niveau de Linn County qui est un district parmi les 99 que compte l'Etat de l'Iowa. Il a bien voulu répondre aux questions de L'Expression qui l'a sollicité durant ces dernières heures de la campagne électorale pour la présidentielle. L'Expression: Pouvez-vous nous dire comment vous menez cette campagne qui vit ses dernières heures? Norm Sterzenbach: On est effectivement aux dernières retouches et aux dernières actions et on est passé à la vitesse supérieure pour ce dernier acte. On vient de charger, depuis deux jours, monnayant quelques dollars, des collégiens et les étudiants de faire du porte-à-porte, en vue de sensibiliser les citoyens qui n'ont pas encore voté ou qui n'ont pas encore décidé de le faire. On a prévu aussi une autre équipe de personnes, formée de volontaires, d'étudiants et de collégiens pour appeler par téléphone les citoyens les incitant à voter, les orientant et leur donnant toutes les indications et les renseignements qu'il faut. Parallèlement, toutes les données récoltées par ces jeunes durant leur travail sont collectées et vont nous servir de sondages d'une part, et nous permettront, d'autre part, de compléter les listes de votants. Comme vous le constatez donc, il y a énormément de choses à faire à la fois: je commence mon travail à 7h 30 du matin et ce jusqu'à environ 1h ou 2h du matin. Avez-vous peur de la fraude durant cette élection? Pas du tout! La question n'est même pas évoquée, car nous avons confiance en ceux qui travaillent dans les bureaux. Ils sont honnêtes et ils font du service public. Et le système de vote américain est tellement sophistiqué qu'il est pratiquement impossible de frauder. Nous utilisons par ailleurs, un matériel électronique perfectionné qui ne tolère pas ce genre de pratiques. En revanche, ce qui nous fait peur ce sont les campagnes des dernières minutes des républicains et qui peuvent faire changer d'avis à des électeurs qui nous étaient auparavant acquis. Vous savez que chez nous la campagne électorale ne s'arrête pas avec le début du vote, mais elle continue jusqu'à la fin de ce dernier. Vous êtes militant du parti démocrate et vous êtes un Blanc. Etes-vous convaincu que le peuple américain est prêt à accepter un président noir? Je suis militant au sein du parti démocrate depuis 1965, ça fait un bail quand même et depuis, les idées ont évolué avec une rapidité extraordinaire, la société de même, ses repères ont changé. Aujourd'hui, je ne pense pas que la couleur du candidat soit un élément déterminant dans le choix des électeurs. En tout cas, en ce qui me concerne je suis entièrement prêt. Pour le reste, à se fier aux sondages des médias, je pense qu'il n'y a pas de doute, les Américains sont prêts. Ce sont les idées qui déterminent le choix des électeurs, c'est la règle générale. Avant de commencer à travailler dans ce bureau pour cette campagne, depuis l'été dernier, j'ai eu à discuter au téléphone avec le sénateur Obama pendant de longues minutes. Sa pensée, ses idées et sa philosophie m'ont convaincu et j'ai accepté de faire partie de cette campagne. Sinon, pour savoir vraiment si les Américains sont prêts ou non pour un président noir, attendons les résultats pour avoir la vraie réponse à votre question. En tant que responsable politique américain, que direz-vous aux Algériens qui liront ces propos? D'abord, je souhaite que notre candidat soit élu. Ensuite l'élection de Barack Obama à la Maison-Blanche sera une bonne chose pour l'Amérique et pour le monde. La politique d'Obama sera plus raisonnable envers le monde et évidemment, l'Algérie en tirera profit comme tous les autres pays de la région. Obama tournera la page d'une Amérique qui a une mauvaise réputation dans le monde, il va promouvoir une image plus belle.