Le bimensuel de l'économie et de la finance, L'Eco, a consacré son dernier numéro au programme économique des partis politiques, à la faveur des élections législatives prévues le 10 mai prochain. Le bimensuel a posé 14 questions auxquelles ont répondu 23 chefs de parti. “Le RND et le FLN n'ont pas jugé utile de répondre à nos questions”, précise le bimensuel. Les chefs de parti interrogés par L'Eco se sont exprimés notamment sur les banques, le BTPH, le secteur privé, l'OMC, l'accord d'association... Unanimement, ils ont insisté sur l'urgence d'une réforme bancaire. Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien, a des idées plus tranchées sur la question. Il trouve anormal “de parler d'économie de marché et de relance économique alors que la totalité des banques algériennes est entre les mains du secteur public”. M. Benyounès suggère la privatisation “de certaines banques”. Pour Ali Laskri, premier secrétaire du FFS, avant de parler de banques, en général, ou des banques commerciales, il y a lieu de mettre en évidence le rôle et le statut de la Banque d'Algérie. Selon lui, cette dernière est devenue un instrument politique entre les mains du pouvoir algérien. De simples notes, circulaires, et instructions remettent en cause des textes législatifs et réglementaires. Certains partis critiquent l'immixtion du politique dans la gestion des banques. Moussa Touati, président du FNA, estime que les banques en Algérie doivent être autonomes. Elles doivent être considérées comme des entités économiques, estime Sofiane Djilali, président de Jil Jadid. Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement, propose de changer le mode de gestion administrative par un mode économique et rationnel pour que les banques puissent jouer leur rôle dans le financement de l'économie. Il se dit favorable au développement des produits financiers à taux zéro. Les partis politiques pensent également que le développement du secteur de l'agriculture passe par le traitement de la question du foncier agricole. Certains, comme le secrétaire général du Mouvement populaire algérien, estime qu'il faut régler le problème de la propriété. Noureddine Bahbouh, président de l'Union des forces démocratiques et sociales, affirme que le secteur l'agriculture, très souvent politisé, a besoin de stabilité. Sur le salaire des députés, les chefs de parti divergent. Amara Benyounès estime qu'il faut le réduire. “Quand vous avez un SNMG de 18 000 DA, vous ne pouvez pas donner au député un salaire de 350 000 dinars, c'est de la folie furieuse”, affirme-t-il. Pour Hamana Bouchemma, coordinateur général du Parti des jeunes, un salaire de 300 000 DA est une corruption déguisée. Khaled Bounedjma, président du Front national pour la justice sociale, pense que pour un député un salaire de 100 000 dinars serait largement suffisant. Un niveau partagé par Moussa Touati, estimant inacceptable qu'un député gagne 20 fois le SNMG. Moussa Touati pense que c'est un moyen d'acheter leur silence. Menasra estime, au contraire, que 300 000 dinars est un salaire juste pour un député. Le secrétaire général du Parti du renouveau algérien, Kamel Bensalem, propose de l'augmenter, voire le doubler si le salaire sert aussi à financer la campagne électorale. R. E.