Face à la valse des étiquettes dans les marchés, touchant les produits de large consommation, l'Union générale des travailleurs algériens est montée, hier, au créneau par la voix de son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi-Saïd. Invité hier à la radio, il a révélé que la Centrale venait de mettre sur pied un groupe de travail dont la tâche sera de préparer “un mémorandum sur la maîtrise des prix à la consommation pour la protection du pouvoir d'achat”. Le patron de l'UGTA convient que “le constat est aujourd'hui amer”. Et c'est de l'avis de tous. “Citoyens, syndicalistes, hommes politiques, tout le monde décrit l'anarchie et l'envolée des prix de large consommation, notamment les produits de saison, comme la pomme de terre”, note Sidi-Saïd. “L'UGTA se sent interpellée, il faut réfléchir sur la question et aller rapidement vers des propositions”, suggère-t-il. “Cette question concerne toute la société, et au niveau de l'UGTA, nous voulons apporter notre contribution pour protéger les différentes augmentations obtenues par les travailleurs”, car pour Sidi-Saïd, l'augmentation des prix qui caractérise actuellement le marché n'est ni plus ni moins qu'une remise en cause de ces augmentations. “Les travailleurs ne ressentent plus ces augmentations, il y a actuellement une frustration généralisée chez eux”, dit-il à ce propos, soulignant qu'“il faille aller au-delà des simples constats en faisant des propositions, et c'est l'objet de notre mémorandum”. Ce dernier, outre la question de sa faisabilité sur le plan juridique, s'intéresse au mécanisme de distribution et aux instruments de régulation. “Quand on regarde la réalité, qui ne bénéficie pas de la hausse des prix ?” interroge Sidi-Saïd. “Ce sont les producteurs au départ et les consommateurs à la fin”, répond-il, ajoutant que “c'est toute la chaîne d'intermédiation qui suce le producteur et le consommateur”. D'où sa proposition de sévir sur cette chaîne, non pas pour sanctionner mais pour l'intérêt de l'activité. Le mémorandum de l'UGTA sera remis aux pouvoirs publics. Sidi-Saïd dénonce aussi “les importations sauvages qui provoquent une saignée inutile de la devise, alors qu'elle peut être utile dans plusieurs segments économiques et sociaux”. Il considère, en outre, que “la lutte contre les importations sauvages est une lutte collective devant impliquer à la fois les pouvoirs publics, les organisations patronales, les syndicats et les associations de protection des consommateurs”. R. N.