Le spectre de l'abstention plane sur les législatives de mai 2012. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Sahli Belkacem, secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), lors d'un point de presse animé tard dans la soirée de vendredi à l'hôtel Setifis, à Sétif. “J'ai sillonné quelques régions de la wilaya de Sétif et j'ai remarqué que beaucoup de gens affichent un désintéressement total à l'égard du prochain rendez-vous. Ces élections ne sont pas comme les autres et nous devons trouver le déclic. La confiance doit être rétablie”, dira le successeur de Rédha Malek en réponse à une question de Liberté. La composante des différentes listes présentées et l'absence de programmes bien définis n'ont pas enclenché l'engouement chez une grande partie de la population. Selon le premier responsable de l'ANR, les partis qui ont reconduit les députés sortants et les différents élus des différentes assemblées locales n'ont fait qu'encourager l'abstention. La tâche des partis qui veulent un changement radical est de plus en plus compliquée, car il faut d'abord convaincre les citoyens d'aller voter. M. Sahli n'a pas caché que la situation était critique, voire dangereuse, et que le contexte nécessitait la mobilisation de toute la population. Il a indiqué qu'il ne fallait pas donner l'occasion aux ennemis de l'Algérie qui nous guettent, annonçant depuis Sétif que le bureau de son parti a choisi la wilaya de Tébessa pour lancer la campagne électorale. Le SG de l'ANR a souligné que ce choix n'était pas fortuit, et a évoqué les enjeux et les défis en liaison avec ce qui se passait à nos frontières avec la Libye, la Tunisie et le Mali. “En Algérie, on a payé un lourd tribut. On a perdu pas moins de 200 000 personnes lors de la décennie noire pour avoir cette démocratie qu'il faut préserver”, a renchérit M. Sahli, qui a rappelé la polémique sur l'inscription de l'armée sur les listes électorales tout en laissant entendre que c'est un faux problème et qu'il faut laisser l'armée faire son travail. S'agissant de sa candidature en tête de liste à Sétif, le premier homme de l'ancien parti de Rédha Malek n'a pas caché que c'est une aventure qui ne serait que bénéfique pour la construction de la démocratie et du parti. “Je n'ai que 38 ans, je peux me permettre de prendre des risques et je vais plus loin en promettant qu'au cas où je n'aurais pas des sièges dans ma wilaya natale, je vais présenter ma démission devant le bureau et c'est à lui de voir”, a conclu notre interlocuteur. F S