Aujourd'hui, l'usine se trouve sous un charbon ardent. Le mouvement lancé par les agents de la sous-traitance, depuis le 2 avril dernier, n'a que trop duré et risque d'hypothéquer l'avenir de l'entreprise si des décisions fermes ne seront pas prises. Ca va mal au complexe sidérurgique d'El-Hadjar, qui semble être encore une fois de plus, le moins que l'on puisse dire, pris en otage par des individus qui n'ont rien à faire sur les lieux. Depuis le 2 avril dernier, l'usine est paralysée et bloquée de manière illicite et sauvage par un groupe d'agents de la sous-traitance. “Ce groupe, d'une trentaine d'agents de la sous-traitance, ont pris en otage l'usine en bloquant la voie ferrée alimentant les aciéries en fonte liquide, et suite à une plainte de la société, la justice a prononcé un jugement le 8 avril ordonnant l'évacuation des lieux et la cessation de l'entrave au travail”, signale un communiqué d'ArcelorMittal rendu public ce week-end. Ces agents, qui devraient être recrutés en deux phases (août et décembre 2012) demandent leur intégration dans l'immédiat. À ce sujet, les travailleurs, au même titre que la direction générale, crient à la manipulation et demandent l'ouverture d'une enquête. Ils pointent un doigt accusateur en direction d'un syndicaliste, lequel serait derrière cette situation. Celui-ci aurait “invité” les agents de la sous-traitance à utiliser la force pour faire pression sur les autorités locales et les responsables d'ArcelorMittal Annaba, afin qu'ils soient recrutés avant les élections législatives. Pourtant, la section syndicale et la direction avaient expliqué à ces agents la démarche de l'usine et les ont rassurés quant à la préservation de leurs emplois dans les conditions actuelles et les possibilités d'intégration en fonction des besoins futurs de la société, affirme-t-on. La société a toujours respecté ses engagements. En revanche, “elle ne peut accepter des comportements déviants de la part de certains individus extérieurs non respectueux de ses règles”, a affirmé la direction d'ArcelorMittal. Aujourd'hui, l'usine se trouve sur des charbon ardent. Le mouvement lancé par les agents de la sous-traitance, depuis le 2 avril dernier, n'a que trop duré et risque d'hypothéquer l'avenir de l'entreprise si des décisions fermes ne seront pas prises. Malgré la décision de justice sans appel pour libérer les accès, les protestataires campent toujours sur leur position. Leur comportement pénalise sévèrement l'entreprise, provoque des retards préjudiciables vis-à-vis de sa clientèle, de même qu'il nuit à son image et au moral des équipes. Pour les responsables d'ArcelorMittal Annaba, “ces agissements, contraires à la loi, interviennent à un moment où l'entreprise observe un nouvel essor en matière de production, où elle est bien avancée dans la préparation et la mise en œuvre de son plan de développement, et à un moment où elle vient de conclure un accord de financement avec la BEA.” D'ailleurs, dans le communiqué, les responsables d'ArcelorMittal tirent carrément la sonnette d'alarme en précisant qu'un impact majeur de ces perturbations touche directement le haut fourneau, qui est actuellement la seule installation que l'on ne peut arrêter et redémarrer sans préparation. Tout arrêt du HF2 doit être préparé et limité dans le temps. “Aujourd'hui, nous sommes à la limite d'un blocage du creuset, il est donc impératif que le HF2 redémarre immédiatement et fonctionne sans perturbation pendant une longue période afin de reprendre sa stabilité. En conséquence, il est demandé instamment à toutes les parties concernées de faire preuve de responsabilité pour travailler ensemble, de respecter toutes les règles en vigueur, de ne pas aider les perturbateurs, et de contribuer, chacun à son niveau, à mettre fin immédiatement à ces mouvements qui pénalisent l'ensemble des salariés et l'ensemble des partenaires. Il va sans dire que tout cela va affecter le niveau de productivité de notre usine et gêner la mise en place du plan de développement et d'investissement”, conclut la même source. B. B