À chaque halte, le secrétaire général du FLN rappellera les grands projets réalisés durant les deux précédents plans quinquennaux et ceux à venir. Abdelaziz Belkhadem a entamé le marathon électoral du FLN à partir du Grand-Sud. Trois meetings durant la première journée de campagne, à commencer par Illizi et Tamanrasset, pour finir en soirée à Adrar. Aujourd'hui lundi, il sera à Béchar et Tindouf pour boucler le Grand-Sud. Comme pour la précédente campagne électorale, Belkhadem choisira Illizi comme point de départ. Il est revenu y chercher “la baraka” du Sud. Flanqué d'une tenue traditionnelle, dans des salles pleines de monde, où d'imposants portraits du président de la République sont déployés, le secrétaire général du FLN annonce la couleur : le parti va défendre les réalisations du président Bouteflika. Pour lui, seuls les partis de l'alliance, qui ont dirigé le gouvernement, ont le droit de s'approprier ces réalisations. Son parti en premier lieu, car étant majoritaire, et à un degré moindre le RND, sans le nommer, alors que pour le MSP, il lance une pique diplomatique, rappelant que ce dernier avait quitté récemment l'alliance sans quitter le gouvernement. Belkhadem a estimé que l'élection du 10 mai interpellait tous les partis, anciens ou nouveaux, dans la mesure où chacun était appelé à apporter ses propositions. Pour son parti, ce scrutin est un virage décisif. Il a estimé que le peuple devrait juger son parti, lors de cette campagne, en fonction du programme appliqué par le gouvernement. Mais il regrette le fait que “d'autres partis n'aient comme programme que les attaques contre le FLN”. À chaque halte, le secrétaire général du FLN rappellera les grands projets réalisés durant les deux précédents plans quinquennaux et ceux à venir. Vent de changement oblige, les foules ne se contentent plus d'applaudir à tue-tête, elles expriment leur mécontentement, leur déception, comme ce fut le cas à Illizi où plusieurs présents ont soulevé les problèmes liés à la gestion — ou la mauvaise gestion — de ces programmes. Quand Belkhadem affirmait que la wilaya d'Illizi avait bénéficié de 7 500 milliards de centimes, dans le cadre du plan quinquennal à venir, la salle lui rétorque : “On n'a rien vu”, ce à quoi, il tentera de répondre : “ça viendra, ça viendra”. Belkhadem insistera sur l'importance des législatives de mai et rappellera à l'assistance la gravité de la situation au Mali et en Libye, avant de faire le parallèle avec la difficile situation vécue par l'Algérie au début des années 1990. Belkhadem se dit favorable au changement, “celui qui apportera un plus, qui améliore notre situation et corrige nos erreurs”. Il lance une mise en garde contre “les slogans qui visent notre sécurité et notre stabilité”. Ne croyant pas trop au scénario du Printemps arabe et écartant que cela se produise en Algérie, il dira que les étrangers “veulent profiter de nos richesses. Ils nous en veulent pour nos richesses”. Même s'il reconnaît que les législatives ne vont pas résoudre les problèmes du chômage, du logement, pour ne citer que ces deux principales préoccupations des citoyens, il se voudra optimiste. “Il ne se passera que du bien après le 10 mai parce que notre peuple aime son pays”. Belkhadem ne dira pas un mot sur la crise qui secoue son parti et fait comme si celle-ci n'a jamais existé. A. B.