À moins que ce ne soit une stratégie réfléchie, la première semaine de la campagne laisse révéler une terrible monotonie dans les discours des chefs de parti lors des sorties sur le terrain. Les thèmes abordés se ressemblent et on a cette impression du copier-coller d'un parti à un autre. Des partis — première catégorie —, qui ont participé à la réalisation des programmes du Président, s'accrochent à la continuité comme s'ils avaient été les initiateurs de cette politique. Ils ont les chiffres et les statistiques qu'eux-mêmes avaient élaborés. D'autres partis — seconde catégorie — et ce sont les plus nombreux, se contentent de faire dans la critique des réalisations de la première. Ils promettent monts et merveilles, font dans la publicité mensongère, promettent logements et emplois, par des mots et rien que des mots. Pour ce qui est des allocutions dans les espaces qui leur sont réservés à la radio et à la télévision, les représentants délégués font dans des prestations d'amateur avec une seule envie : celle de liquider le texte ânonné comme si c'était une corvée. Pour la majorité, les thèmes sont survolés superficiellement sans touche spécifique au parti, sans apporter un début de solution sinon des promesses irréalisables pour ce type d'élection comme si on a oublié que ce n'est pas une présidentielle mais uniquement des législatives qui auront à remplir la prochaine mandature de l'APN. Peu ont essayé de passer leur message, leur vision pour l'amendement de la Constitution prévu avec eux, préférant des généralités ou des discours low-cost et passe-partout. Dans ce méli-mélo, l'électeur peine à se retrouver dans ce fatras de promesses ou tout au moins trouver une chaussure à son pied qui diminuerait ses souffrances du quotidien. Le grand oublié de ces élections : la jeunesse dont tout le monde parle sans que personne n'ait été lui rendre visite chez elle : sur les réseaux sociaux dont les candidats font chaque jour la une. Juste pour prendre la température, ce que les jeunes pensent d'eux, de leurs discours, de leurs promesses. Et bien sûr, chaque parti se voit premier de la classe, et si ce n'est pas le cas, c'est qu'il y a fraude et certains menacent même de faire tomber le Printemps arabe sur le pays. Si fort taux d'abstention il y a, ce ne sera pas la faute aux citoyens mais bien celle de plusieurs partis qui ne sont là que pour l'exhibition. O. A. [email protected]