Une semaine après le début des intempéries, une vie presque normale reprend le dessus sur l'isolement de milliers de villages, et c'est ce même moment que choisissent les représentants de l'Etat pour sortir de leur silence. Les communiqués inondent les rédactions et c'est à celui qui en a fait le plus, après coup. Le drame récurrent reste encore et toujours l'absence de communication et de politique de prévention à tous les niveaux des postes de responsabilité, en direction de la collectivité. Aucun plan Orsec n'a été mis en place, aucune mesure d'urgence n'a été prise durant le long week-end dernier. Comme si chacun attendait des ordres de plus haut qui ont tardé à venir. Ceci n'a pas empêché le ministère de l'Intérieur de solliciter les opérateurs de téléphonie mobile pour appeler à la mobilisation pour les prochaines élections, des citoyens à la recherche d'une bonbonne de gaz introuvable. Aucun ministre ne s'est donné la peine de se rendre sur le terrain pour mesurer les difficultés encourues par les citoyens de l'Algérie profonde, à commencer par les ministres dont c'est le rôle et la principale mission, comme celui en charge de la Solidarité nationale. Aucun mot rendu public à l'issue de la réunion du Conseil des ministres sur ces intempéries qui aurait remonté, au moins, le moral de ces milliers d'isolés en quête d'un signal, fusse un mot, juste pour leur dire qu'ils existent. Finalement, faut-il déduire qu'aucun responsable n'est à même de prendre une quelconque initiative s'il n'a pas le feu vert de son supérieur hiérarchique. Et chacun en a un jusqu'au bout de la chaîne. Idem pour les partis politiques qui s'empresseront de venir arroser de promesses les oubliés d'aujourd'hui. Heureusement que l'Algérien, comme à chaque catastrophe naturelle, ressort ce qu'il a de plus cher : le sens de la solidarité et l'entraide puisée chez les ancêtres. O. A. [email protected]