L'ex-Chef du gouvernement, néanmoins initiateur du Cercle d'initiative citoyenne pour le changement, a développé sa vision pour un changement du système pour laisser place, comme alternative, à un “régime qui repose sur la séparation des pouvoirs”. Organisé dans le cadre de la commémoration du 32e anniversaire du Printemps amazigh par le Comité de l'institut des sciences économiques (Coinsico), l'ex-Chef du gouvernement et ex-ministre des Finances, Ahmed Benbitour, a animé hier une conférence-débat à l'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L'orateur, qui s'est adressé à une assistance nombreuse, composée d'étudiants de cette université, est revenu dans son allocution sur la définition du “changement” et des cheminements à suivre pour atteindre le “changement du système”. Ahmed Benbitour dira dès le début de sa communication que l'Etat vit actuellement dans la “trappe d'une transition et d'une misère permanente. Le pays est en train de consommer et de s'appuyer sur les ressources d'aujourd'hui et de laisser tomber les générations futures”. L'ex-Chef du gouvernement, néanmoins initiateur du Cercle d'initiative citoyenne pour le changement (CICC), développera longuement sa vision pour un changement radical du système pour laisser place, comme alternative, à un “régime qui repose sur la séparation des pouvoirs”. Selon Benbitour, “la société a atteint un stade de perte de la mémoire collective, et ce, face à un système appelé à se détruire. Un processus de destruction rendu long par les rentes du pays qui temporisent ce mouvement qui ne viendra pas du système lui-même, ni par l'action de ses satellites”. Pour Ahmed Benbitour, le changement peut arriver et surgir par “une forte pression de la société civile, une alliance stratégique entre les forces du changement et un événement déclencheur”. Ce qui nécessitera également une synergie, “une force motrice, une vision, un leadership au sens démocratique, des personnalités d'appui et des militants”. Le conférencier prendra pour exemple les derniers évènements du Printemps arabe “qui nous ont appris que lorsque la population s'installe et occupe un point stratégique, elle peut créer le changement, que les dirigeants peuvent être rattrapés par la justice et que leur système de protection, tel que l'armée, peut se retourner contre eux et être du côté de la population. Et, en dernier, la définition de la nature de ces pouvoirs autocratiques, qui refusent tout contre-pouvoir, et le patrimonialisme de ces pouvoirs, dont les courtisans bénéficient des gratifications du chef”. Il citera également le rôle des réseaux sociaux dans l'avènement du Printemps arabe. Ahmed Benbitour reviendra sur les types de réformes qu'il faudra engager pour arriver à ce changement : elles sont basées essentiellement sur “la gestion des compétences et la refondation de l'école”. Il est également question des caractères légaux pour un Etat de droit. “Pour cela, il est de la capacité légale de l'administration à faire respecter la loi, la légitimité des institutions, la capacité du gouvernement à réguler l'économie et définir la place de la classe moyenne”. La rencontre a pris fin avec un débat riche, autour d'une question sensible et dans une région qui a été, depuis longtemps, avant-gardiste. K T