Les interdictions visant les points de vente légaux risquent de pousser un grand nombre de consommateurs vers les boissons contrefaites dangereuses pour la santé publique. Face à l'arbitraire, aux fermetures abusives, au manque d'uniformité de la réglementation au niveau de toutes les wilayas du pays, à la bureaucratie et la “hogra” et surtout face à la perte d'un secteur économique qui fait vivre plus de 300 000 familles, en postes d'emplois directs et indirects, les opérateurs des boissons alcoolisées de l'Ouest ont décidé de créer leur association à caractère syndical pour défendre leurs intérêts. Les professionnels présents lors d'un point de presse donné dimanche après-midi à Oran, ont relevé un grand nombre d'obstacles qui nuisent au bon fonctionnement de la profession. “Nous subissons régulièrement des fermetures abusives”, fait savoir un dépositaire. Pour un propriétaire de restaurant, c'est le diktat des voisins qui vient se greffer aux problèmes quotidiens : “J'ai reçu dans mon restaurant des diplomates des Etats Unis, du Canada, d'Espagne et bien d'autres pays étrangers. J'honore mon pays qui se dirige vers un tourisme international. Mais, voilà que des voisins décident de fermer le commerce pour bruits et chuchotements. C'est irrationnel !” En effet, le commerce des boissons alcoolisées subit des pressions énormes de tout bord. “Les brasseries emploient plus de 80 000 salariés. Ajoutez à cela, les dépositaires, les détaillants, les bars et restaurants, les hôtels… C'est des milliers de postes d'emploi qui risquent d'être détruits. Alors où iront ces familles”, s'interroge un brasseur de Béjaïa qui est venu exposer l'expérience des opérateurs de sa wilaya pour la création d'une association, avant d'ajouter : “Nous avons pu, grâce à notre association régler certains problèmes et plusieurs établissements ont rouvert après fermeture. Nous devons défendre nos droits dans la légalité”. Par ailleurs, un participant a rappelé les sommes colossales que rapporte le secteur : “Une seule brasserie paye 10 à 15 millions de dinars par mois d'impôts”, déclare-t-il à titre d'exemple. Les fermetures des établissements de vente de boissons alcoolisées ont dopé l'informel, notamment à Arzew. En effet, ces interdictions visant les points de vente légaux risquent de pousser un grand nombre de consommateurs vers les boissons contrefaites dangereuses pour la santé publique : “Rappelez- vous le ‘zambrito', de l'alcool à brûler dilué dans l'eau qui a fait des ravages durant les années 80”, confie un consommateur. Au terme de cette rencontre, les présents ont convenu de se retrouver le 1er mai prochain, pour la création officielle de l'association des opérateurs de boissons alcoolisées de l'Ouest. N B