L'organisation a, par ailleurs insisté sur le droit au retour du président déchu Amadou Toumani Touré (ATT), exilé au Sénégal. L'Afrique de l'Ouest a décidé jeudi d'envoyer des forces militaires au Mali et en Guinée-Bissau pour appuyer les processus de transition après des coups d'Etat, et exigé le retrait des putschistes dans ces deux pays. À l'issue d'un sommet extraordinaire à Abidjan, les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont annoncé le déploiement “immédiat” d'une force régionale au Mali, où le putsch du 22 mars a favorisé la chute du Nord il y a un mois aux mains de rebelles touareg et de groupes islamistes armés, notamment Aqmi. S'agissant du Mali, Il s'agit d'aider à sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire de Bamako et de parer à toute éventualité dans l'hypothèse de l'usage de la force pour le recouvrement de l'intégrité territoriale du Mali, a expliqué le président de la commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo qui a annoncé que pour le moment, il n'est pas question d'envoyer des soldats combattre en plein désert du Nord malien, comme la Cédéao en brandit la menace depuis plusieurs semaines contre les groupes armés de la zone. La Cédéao et les nouvelles autorités de Bamako attendent les négociations d'abord qu'apparemment, la tendance lourde de la rébellion touareg ne rejette pas. Le premier contingent veillera donc à sécuriser la transition, mais il n'est pas exclu que des unités combattantes soient envoyées plus tard en cas d'échec des discussions, a averti Désiré Kadré Ouédraogo. L'étape de transition à Bamako, après le putsch, fixée à une année, devrait se clore par des élections présidentielles et législatives. La Cédéao qui joue le rôle de stabilisateur dans toute l'Afrique de l'Ouest, garde l'œil sur la junte malienne dont elle exige le retour dans les casernes, la mettant en garde contre toute action arbitraire et unilatérale, passible de sanctions individuelles ciblées. À la suite d'un accord conclu le 6 avril entre la Cédéao et putschistes, des autorités civiles de transition ont été installées, notamment un gouvernement formé mercredi et dirigé par le Premier ministre Cheik Modibo Diarra. Mais les militaires ont montré qu'ils n'entendaient pas se laisser mettre hors-jeu, et ils ont fait arrêter des responsables politiques et militaires, avant de les libérer. La Cédéao a par ailleurs insisté sur le droit au retour du président déchu Amadou Toumani Touré (ATT), exilé au Sénégal. Pour la Guinée-Bissau, pays livré aux coups d'Etat et devenu plaque tournante du trafic de drogue entre l'Amérique latine et l'Europe, le sommet a décidé de déployer avec effet immédiat un contingent après le putsch du 12 avril. 500 à 600 hommes seront déployés, fournis par au moins quatre pays : Nigeria, Togo, Côte d'Ivoire et Sénégal. L'objectif est ici de faciliter le retrait de la mission militaire angolaise de quelque 650 hommes présente depuis 2011 et contestée par l'état-major bissau-guinéen, et d'assister la sécurisation du processus de transition. Une délégation de la junte de Guinée-Bissau s'était rendue à Abidjan à l'invitation du chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao. Une dizaine de présidents participaient au sommet, en présence de représentants de la France, de l'Union européenne, des Etats-Unis et de l'Algérie. D. B