Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould-Abbès, l'a annoncé vendredi. Il l'a répété, à satiété, hier lors de la 21e journée pharmaceutique nationale. Quatre opérateurs pharmaceutiques ont perdu définitivement leur agrément d'importation. La mesure a été prise à leur encontre après l'expiration — le 20 avril dernier — du délai qui leur a été accordé pour honorer leurs engagements inhérents à un programme d'importation de produits pharmaceutiques. “Plusieurs opérateurs n'ont pas importé les quantités programmées. Ils ont, toutefois, pallier cette défaillance en fournissant leurs clients sur leurs stocks ou en sous-traitant avec des tiers. Ces quatre laboratoires avaient zéro importation et zéro stocks”, a expliqué le membre du gouvernement. Il a, à ce titre, affirmé qu'il est déterminé à poursuivre jusqu'au bout la politique prônée jusqu'alors pour assainir ce qu'il appelle la gabegie régnant sur le marché pharmaceutique et aussi ramener le seuil de la production nationale des médicaments à 70% d'ici 2014. “Tout le monde adhère à cette politique”, a-t-il déclaré avec certitude. Le ministre de tutelle s'est félicité, en outre, d'avoir réussi à endiguer la pénurie des médicaments essentiels dans le traitement de pathologies graves et ou chroniques. “Le président du Snapo (syndicat national des pharmaciens d'officine, ndlr) a reconnu aujourd'hui même que 99% des produits pharmaceutiques sont disponibles”. Le 1% manquant est, selon M. Ould-Abbès, en cours de traitement pour la mise sur le marché national. Ces rappels faits, il s'est tourné vers les pharmacies d'officines, qu'il dit cacher de nombreuses entorses à la règlementation. La plus grave, de son point de vue, est cette promptitude de certains pharmaciens à louer leurs agréments à des personnes étrangères à la corporation. “Nous n'avons pas pris de sanctions contre les contrevenants, car nous n'avons pas encore de preuves”, a relevé le ministre. Il a annoncé, à ce propos, que des inspecteurs généraux de pharmacies procèderont régulièrement au contrôle des officines. “Dès qu'une infraction est constatée, la pharmacie sera fermée immédiatement”, a-t-il asséné. Le Pr. Abed, doyen des pharmaciens et chef de service de la pharmacie centrale du CHU Parnet, a reconnu qu'effectivement, les pharmaciens sortent pour régler des démarches auprès de la Cnas ou de leurs fournisseurs en laissant de simples vendeurs dans leurs officines. Alors que les règles du métier leur impose la présence dans la pharmacie pour conseiller et accompagner les clients. Farid Benhamdine, président de la Société nationale des pharmaciens, a insisté, pour sa part, sur la nécessité de replacer le pharmacien dans le cercle décisionnel. Il a rappelé que des sommités comme les professeurs Mansouri, Kezzal ou Abed ont été les instigateurs de la création d'organismes aussi importants que l'Agence nationale du sang ou le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques. Ce dernier a reçu, d'ailleurs, l'onction du représentant de l'OMS, qui a assuré que ce laboratoire fonctionne aux standards internationaux. S H