Comme à l'accoutumée, et fidèle à ses positions extrémistes et anti-algériennes, le Front national n'a pas manqué de fustiger le déploiement de drapeaux algériens à la place de la Bastille, où l'on célébrait la victoire de François Hollande, après l'annonce des résultats du second tour. Si certains membres du gouvernement français sortant ont subtilement critiqué la présence de “drapeaux rouges et étrangers” lors de ce rassemblement, le directeur de campagne de Marine Le Pen, Louis Aliot, lui s'en est carrément pris à l'emblème algérien. Alors qu'il y avait des drapeaux d'un grand nombre de pays maghrébins, africains et d'autres continents, le dirigeant du FN s'est focalisé sur l'Algérie en déclarant sur France info : “J'ai beaucoup vu de drapeaux algériens, ce qui prouve bien que la communautarisation de la société française n'est pas une utopie ni une vue de l'esprit mais qu'elle est une réalité.” Le même sentiment est partagé par Nadine Morano, la ministre française de l'Apprentissage, qui a indiqué avoir éprouvé “un drôle de sentiment” après avoir vu “très peu de drapeaux bleu, blanc, rouge”, à la place de la Bastille. Elle affichera clairement son inquiétude : “Ça ne me rassure pas beaucoup. Je me dis : voilà quelle est la France qu'on va nous construire avec le droit de vote des étrangers (...) Cette démonstration n'était pas engageante ni réjouissante pour la France que nous avons à construire.” Et pourtant, ce sont ces mêmes drapeaux étrangers, notamment algériens, qu'on avait vus à la célébration de la victoire, il y a cinq ans, de Nicolas Sarkozy, sans que personne ne trouve à redire ! M. T.