Résumé : Je racontais ma journée chez Nna Louisa. Farès m'apprend que son grand-père avait connu sa famille dans le temps. Il me parlera aussi de Aïssa qui avait abandonné sa famille. Nna Louisa aura encore des choses à me raconter… J'étais si impatiente, qu'à peine levée je courus chez elle. Naïma m'ouvrit la porte, le sourire aux lèvres. - Salut… Nna Louisa est levée ?, lançais-je avant qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche. - Depuis l'aube. Mais elle ne sort plus comme avant… Ses rhumatismes la font terriblement souffrir. - Cela se comprend bien à son âge. Je vais tenter de ne pas trop la fatiguer aujourd'hui aussi. - Oh tu ne la fatigueras pas… Elle est plutôt heureuse de pouvoir enfin se confier… Cela fait des années qu'elle gardait tout pour elle-même. Hier, elle avait une mine radieuse… Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vue ainsi. - Merci Naïma… Tes propos me rassurent. La jeune femme fronce les sourcils : - Nna louisa t'a donné mon nom ? - Non… Heu… Disons que quelqu'un m'a parlé d'elle, et m'a indiqué que tu étais sa petite nièce… - Ah ! Les gens sont si bavards dans ce village que… - Rassure-toi donc Naïma… On ne m'a dit que du bien… Et de Nna louisa et de toi… Et de Aïssa ton grand-père. Naïma se pince les lèvres : - Mon grand-père a fait fausse route… Il a abandonné sa famille… Je regardais Naïma. Elle était belle, et encore jeune. Son mari ne va-t-il pas aussi l'abandonner pour courir une autre blonde de l'autre côté de la grande bleue… ? Comme si je le prononçais à haute voix, Naïma poursuit : - Mon mari aussi vit en France… Il revient chaque année… Mais la peur de le voir disparaître un jour me rend la vie infernale. Je pose une main rassurante sur le bras de Naïma que je sentais au bord des larmes : - Tous les hommes ne se valent pas… Et puis ce n'est pas la même époque… Ton mari revient chaque année… à l'époque de ton grand-père, les gens n'avaient pas les moyens de rentrer régulièrement. Elle hoche la tête : - C'est ce qu'on ne cesse de me répéter. - Tu as des enfants, je crois. - Oui. Un garçon de 8 ans et une fillette de 4 ans. - Tu es une femme comblée… Ne sois donc pas pessimiste. Ton mari va peut-être t'emmener passer les prochaines vacances en France. Elle rit : - Je suis déjà partie à maintes reprises… La France me plaît juste le temps des vacances. Saïd voulait nous garder auprès de lui, mais j'ai refusé. - Je te comprends fort bien. Une voix nous parvient : -Naïma… Avec qui parles-tu donc ? Yasmina n'est pas encore là ? Naïma me pousse vers la chambre de sa tante : - Vas-y donc… Elle est vraisemblablement impatiente de te revoir. Je retrouve Nna Louisa comme la veille, allongée sur sa peau de mouton. Elle me sourit et m'invite d'un geste à m'asseoir auprès d'elle : - Tu as ravivé en moi beaucoup de souvenirs Yasmina. Je vais reprendre le récit d'hier… On s'était arrêté où déjà ? Je consulte mes dernières notes, et relève que Nna Louisa s'était arrêtée au moment où Kamel lui promettait de la loger ailleurs. - Ah oui ! Kamel voulait gagner ma confiance. (À suivre) Y. H.