Même s'ils ont du mal à arracher leur agrément, les nouveaux syndicats réussissent à décrocher la reconnaissance de leurs bases. La dégradation du pouvoir d'achat a boosté l'activité syndicale et poussé à la création de nouvelles organisations qui, en dépit du rejet de leur demande d'agrément par le ministère du Travail, activent sur le terrain et surtout prouvent leur représentativité. C'est le cas notamment du Syndicat des enseignants du supérieur solidaire (Sess), qui lutte depuis des mois pour arracher l'agrément qui lui a été refusé sous le prétexte que “les statuts présentés ne sont pas conformes aux dispositions de la loi n°90-14 du 2 juin 1990”. La constitution d'un front avec quatre autres syndicats en quête eux aussi de leur reconnaissance administrative ayant été vaine, le Sess a décidé de revenir à la charge en associant à sa lutte tous les citoyens à travers une pétition nationale. “Le bureau national décide de lancer une pétition nationale avec envoi d'une délégation au ministère pour exiger la réhabilitation de ceux et celles qui vivent un déni de droit, la sanction des responsables et la fin de cette politique de harcèlement”, indique le communiqué du Sess. Et de préciser que le rejet du dossier d'agrément au mois de janvier dernier n'a pas freiné pour autant l'adhésion du corps enseignant au Sess. “Malgré le refus arbitraire du ministère du Travail d'enregistrer notre organisation, au mépris de la réglementation algérienne et des conventions internationales, la campagne d'adhésion a touché à ce jour 18 établissements universitaires.” Cette forte mobilisation des enseignants autour de la structure syndicale s'explique par les abus et les dépassements de certains responsables hiérarchiques qui, répression oblige, vont jusqu'à poursuivre en justice des enseignants pour de simples conflits administratifs. “Et ceci dans le silence total du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.” Le Sess qui “s'inscrit totalement dans toute dynamique de rassemblement des organisations syndicales autonomes qui ont opté pour une ligne syndicale démocratique et revendicatrice”, a par ailleurs salué la création de la Confédération nationale autonome des travailleurs algériens (Cnata) à l'initiative du Snapap. La Cnata a mis en place une commission nationale “qui s'attellera à aider à la création de nouveaux syndicats autonomes des travailleurs du secteur économique, pour les accompagner dans les démarches de création de leurs propres syndicats autonomes pour défendre leurs droits en toute liberté”. M. B.