L'échec des autorités marocaines à enquêter sur le passage à tabac d'un chercheur de Human Rights Watch par des policiers traduit “l'impunité des violences policières” au Maroc, a déclaré hier HRW dans un communiqué. “Le 8 novembre 2010, à Laâyoune, au Sahara occidental, des policiers marocains ont pris à part Brahim Elansari (un chercheur marocain de HRW) et l'ont roué de coups sous les yeux d'un journaliste américain”, souligne l'ONG. “Lors des 18 mois qui se sont écoulés depuis ce passage à tabac, les autorités marocaines n'ont fourni aucune information sur les progrès d'une quelconque enquête, ni à Elansari ni à Human Rights Watch, malgré les demandes écrites”, ajoute-t-elle. “L'échec des autorités marocaines à mener à bien l'enquête sur le passage à tabac d'un chercheur de Human Rights Watch par des policiers est une étude de cas de l'impunité des violences policières”, selon HRW. Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc. À la suite d'une guérilla menée par le Front Polisario, un cessez-le-feu est intervenu en 1991, que la Minurso est chargée de surveiller. Un groupe de policiers a encerclé Elansari dans une rue du centre-ville, puis s'est mis à le frapper, à le gifler et à l'insulter, le traitant de “traître” et de “séparatiste”, avaient déclaré M. Elansari et le journaliste américain John Thorne qui avait assisté à l'agression. “Le 24 novembre 2010, Mohammed Ouezgane, directeur du département des réglementations et des libertés publiques au ministère de l'Intérieur, a répondu par courriel que le ministre de l'Intérieur a ordonné une enquête administrative sur cette affaire”, précise l'ONG. “Le 23 novembre 2011, n'ayant reçu aucune autre information, HRW a écrit à nouveau au ministère de l'Intérieur, lui demandant des nouvelles de l'enquête. Restée sans réponse, HRW a écrit le 7 février 2012 à la Délégation interministérielle aux droits de l'homme, en joignant à nouveau les détails de l'affaire et en demandant une réponse. Aucune n'a été reçue”, selon elle. “Tant que les plaintes des citoyens seront balayées sous le tapis, le problème de la violence policière contre la population de Laâyoune – et ailleurs – se poursuivra”, conclut l'ONG. R. I. / Agences