Omar Ahmia, chanteur, auteur, compositeur et interprète, a tiré sa révérence, cette semaine, dans un hôpital parisien, à l'âge de 67 ans dès suites d'une longue maladie. Sa dépouille mortelle, rapatriée, mercredi dernier à été inhumée ce jeudi, au village de Tazerouts, en présence d'une foule très nombreuse. A part ces chansons qui passent régulièrement à la Radio Chaine II, Omar Ahmia n'est pas très connu du grand public. Poussé très tôt à mettre fin à sa carrière artistique, il a tout de même édité quatre 45 tours aux éditions « Oasis », en France et a écrit plus d'une soixantaine de chansons sans pouvoir les enregistrer. C'est en France, en 1960, que Omar Ahmia débute dans la chanson et cela dans des conditions très difficiles de l'époque. Oui, il n'est pas facile pour un artiste de faire carrière dans un milieu qui ne pardonne pas les faux pas et l'esprit de liberté, à moins d'être le poulain d'une multinationale du disque ou de décrocher l'invitation de quelques grandes maisons : Radio France, Théâtre de la ville, l'Olympia, Chatelet… et encore faut-il que le public joue le jeu. Omar Ahmia n'est jamais passé par ce circuit ; il a eu la chance de connaitre Ahcene Mezani, Slimane Azam, Arezki Gueroumi entre autres et qui l'ont encouragé à persévérer dans la chanson. En 1965, il fonde son groupe composé de Touabi Mohand El Bachir, percussionniste, Arezki Gueroumi et Salah Oukoulou. C'est dans les bistrots parisiens qu'ils feront des galas durant les week-ends. En 1969, il enregistre ses premières chansons, « Ayigh Thoura Berkayi » et « Zewdjagh Seniya », dans un 45 tours aux éditions « Oasis ». Les thèmes récurrents des ses chansons sont l'exil, l'émigration et l'amour du pays. En 1973, il sort un deuxième 45 tours, « Thetsrou Theqchicht » et « Inas, Inas » avec l'aval de Slimane Azam. En 1975, il sort coup sur coup, deux 45 tours chez le même éditeur. Contrarié dans ses projets, il mettra fin à sa carrière et se retire du public. De son travail à sa chambre d'hôtel, il vivra ainsi sa vie ponctuée de discrétion, de retour sur soi-même et des allers-retours au village natal, Tazrouts, en Kabylie. Il meurt, comme il a vécu, dans l'anonymat. Paix à son âme. C. N O