Pour ce spécialiste, il faut, sans alourdir la semaine de l'élève, en exploiter les heures creuses. Un spécialiste en sciences de l'éducation affirme qu'il est grand temps d'entamer cette “opération” de rattrapage. “Le temps presse et il faut profiter de l'hiver et du printemps qui sont les meilleures saisons pour apprendre. Si le programme n'est pas bouclé avant juin, il sera impératif de reporter le bac au mois de septembre”, déclare M. N., pédagogue qui tient à garder l'anonymat. Il insiste sur l'horloge biologique qui gère toutes nos activités. “Durant toute une scolarité qui a duré au minimum 13 ans, l'élève est habitué à étudier jusqu'au mois de juin. Après, c'est la période de révision pour se préparer aux éventuels examens. On ne peut perturber cette horloge sans provoquer de dégâts sur les capacités mnémoniques des jeunes adolescents”, explique-t-il encore. Il propose aussi de ne pas fatiguer les lycéens en ne leur accordant qu'un seul jour de congé par semaine. “Non, il faut plutôt exploiter les heures creuses, d'autant que de nouveaux sortants de l'ENS ont été recrutés. Et comme il faudra les payer, pourquoi alors ne pas profiter de leur présence dans les lycées. Eux aussi pourront alors acquérir cette expérience qui leur fait défaut”, dit-il encore. Notre interlocuteur rappelle que, sans l'aide des nouvelles recrues, les professeurs ayant fait grève ne peuvent rattraper le temps perdu sans risque d'être eux aussi surmenés. “Les enseignants sont des êtres humains. Pour assurer un cours, il est impératif de le préparer. Or, peut-on le faire sur une longue période et sans repos ? Si les responsables de l'éducation ne prennent pas tous ses paramètres en considération, nous enregistrerons plusieurs arrêts de travail pour raison de santé”, déclare-t-il. Il soutient par ailleurs qu'il est contre ceux qui veulent alléger le programme : “Le cursus scolaire prépare l'élève à poursuivre ses études universitaires. À la faculté, il acquiert d'autres connaissances qu'il ne peut assimiler s'il n'a pas suivi une scolarité totale.” Notre pédagogue souhaite enfin que le bac soit reporté à septembre pour que le programme soit étudié dans sa totalité. S. I.