Des enseignants venus du Nord mènent une vie de quémandeur. Ils ne vivent qu'avec des aides financières de leurs collègues qui ont, eux aussi, décidé de se serrer les coudes pour mener ensemble une action de solidarité avec leurs camarades pour dénoncer les magouilles ourdies au sein de leur institution. Les enseignants de français dans la wilaya de Tamanrasset, qui se morfondent depuis des mois dans une myriade problèmes, décident de monter au créneau pour protester contre le mutisme des autorités locales et leur ministère de tutelle, vainement interpellés à plusieurs reprises. Falsification de concours de recrutement des professeurs d'enseignement moyen (PEM), des enseignants sans salaire pour certains et sans statut précis pour d'autres, des enseignants installés dans des CEM chargés de dispenser des cours illégalement dans des primaires, des professeurs nommés qui seraient rémunérés en qualité de suppléants, les scandales se suivent et ne se ressemblent pas dans le département de Boubekeur Benbouzid. “À cause d'un conflit opposant le directeur de l'éducation à l'inspecteur de la fonction publique de la wilaya, on est en train de subir des brimades de toutes les couleurs. On nous a fait boire le calice jusqu'à la lie sans qu'on daigne bouger le petit doigt. Nous avons adressé des rapports à toutes les autorités concernées où sont énumérés d'une façon détaillée les problèmes auxquels nous sommes confrontés au quotidien. En vain. Qu'attend-on pour intervenir ?”, s'interrogent les concernés ayant observé un sit-in devant le siège de la wilaya pour crier haro sur cette situation problématique qui risque de perdurer encore davantage. On ne sait plus à quel saint se vouer du moment qu'on a épuisé toutes les voies de recours sans parvenir à un résultat tangible. L'eldorado dont parlait le ministre n'est finalement qu'un miroir aux alouettes, notamment pour les enseignants qui, en se laissant séduire par ses promesses non tenues, ont abandonné leur poste décroché dans leur wilaya du Nord rien que pour bénéficier des avantages accordés au Grand Sud. Après leur installation, ils se sont rendu compte qu'ils ont fait le mauvais choix en optant pour le Pandémonium. Vivant sous une chaleur qui les pourlèche avec ses flammèches intenables, ils mènent, pis encore, une vie de quémandeurs en se nourrissant des aides financières de leurs collègues qui ont, eux aussi, décidé de se serrer les coudes pour mener ensemble une action de solidarité avec leurs camarades pour dénoncer les complots et magouilles ourdis au sein de leur institution. “Nous exigeons le gel des procédures de recrutement en attendant l'installation d'une commission d'enquête pour élucider les affaires scabreuses et, par conséquent, faire la lumière sur certains dossiers qui souffrent de beaucoup d'ambiguïtés. Rien ne fonctionne aux normes dans la direction de l'éducation de Tamanrasset qui ne cesse de cumuler problèmes et écueils.” Croisé devant le siège de la wilaya, le directeur de l'éducation s'en lave complètement les mains et fait savoir qu'aucun problème ne se pose au niveau de son administration. “Vous avez des décisions de nomination ainsi que toutes les pièces justifiant votre position statutaire. Alors vous n'avez qu'à solliciter le tribunal pour faire justice”, a-t-il lancé à l'adresse des protestataires qui ont délégué sept membres pour s'entretenir avec le wali. Ce dernier de son côté a promis de saisir le ministère de tutelle pour engager une commission ad hoc à l'effet de s'enquérir de la situation qui ne cesse d'empirer. R K