Décidément, le secteur de l'éducation dans la wilaya de Tamanrasset n'en finit pas de cumuler les problèmes. Un autre scandale, après celui des enseignants qui n'ont pas été rémunérés depuis mars 2011, vient ternir l'image du département de Benbouzid, ministre de l'Education nationale, lequel demeure indifférent face aux difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants de français affectés dans cette wilaya. Des enseignants venus de plusieurs wilayas du Nord subissent, en effet, des pratiques discriminatoires et des brimades en tous genres. Le doyen des ministres est-il au courant de cette situation ? «Certainement que oui, puisqu'il a été saisi par des responsables de la wilaya sur ce qui se trame au niveau de la direction de l'éducation à Tamanrasset», révèle un professeur de l'enseignement moyen. Et de préciser : «Nous avons sollicité son intervention pour régler des problèmes auxquels fait face une dizaine d'enseignants de français depuis le début de l'année scolaire. Nous lui avons même demandé de diligenter une commission d'enquête pour faire la lumière sur certains dépassements. En vain.» Selon notre interlocuteur, parmi ces dépassements figure «la falsification» de la liste des nouvelles recrues ayant postulé aux postes de Professeur de l'enseignement moyen (PEM) de langue française. «La liste en question a été affiché en novembre 2011 lors de la délibération des résultats au concours de PEM organisé par la direction de l'éducation et sur laquelle figurait mon nom. J'ai été contacté par le service des personnels et des recrutements pour me faire délivrer la décision de nomination et m'orienter vers le CEM d'affectation pour signer un procès-verbal d'installation. A ma grande surprise et après quatre mois de travail, une autre liste a été affichée, mais cette fois-ci sans mon nom. J'étais carrément radié de la liste des admis ainsi que sept de mes collègues. Cette procédure est-elle légale ? C'est inadmissible !», s'indigne-t-il. Ses collègues qui se trouvent dans la même situation dénoncent, documents à l'appui, les décisions «farfelues» et «arbitraires» prises à leur encontre, sans la moindre explication. «Comme bon leur semble, on vous fait passer du statut de fonctionnaire à celui de suppléant sans en avancer les raisons. C'est un micmac à n'y rien comprendre. On nous a radiés de la liste des admis et on nous a remplacés par des candidats qui ne figuraient même pas sur la liste additive de la première délibération. D'où viennent ces candidats ? Ont-ils réellement passé le concours ? On exige une enquête pour élucider cette affaire», réclame un autre PEM, ajoutant : «Les notes obtenues par les candidats radiés lors de la première délibération ont été complètement modifiées. Nous avons dénoncé ces magouilles et nous comptons porter l'affaire en justice.» Pour sa part, le directeur de l'éducation rejette la balle dans le camp de l'inspecteur de la fonction publique. «La première liste a été confectionnée conformément aux instructions et circulaires de la tutelle. Toutefois, nous étions contraints de la modifier sur ordre de l'inspecteur de la fonction publique», affirme le directeur de l'éducation. Question : les 1000 enseignants de la langue de Molière qui seront affectés dans le grand Sud, selon les déclarations du ministre, vont-ils subir le même sort ?