L'Assemblée générale des Nations unies a adopté, lundi, une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les conséquences légales de l'édification par Israël d'une ligne de sécurité en Cisjordanie. Cette résolution a été adoptée par 90 voix contre 8. Un nombre record de 74 pays, dont ceux de l'Union européenne, se sont abstenus, traduisant les réticences de la communauté internationale à impliquer la CIJ dans le conflit du Proche-Orient. Adoptées à la majorité, les résolutions de l'Assemblée générale, à la différence de celles du Conseil de sécurité de l'ONU, n'ont pas force de loi. Les pays de l'Union européenne, qui avaient voté en octobre dernier un texte exigeant l'arrêt de la construction et la démolition des parties construites de cette ligne de sécurité jugée contraire au droit international, se sont, cette fois-ci, abstenus. La demande d'un avis à la CIJ “n'aiderait pas les efforts des deux parties pour relancer le dialogue politique, et elle est donc inappropriée”, a déclaré, au nom de l'Union européenne, l'ambassadeur d'Italie aux Nations unies, Marcello Spatafora. Le recours à la CIJ “a peu de chance d'avoir des résultats sur le terrain”, a, pour sa part, indiqué l'ambassadeur de Grande-Bretagne, Emyr Jones Parry. “Il est inapproprié car il n'a pas reçu l'accord des deux parties”, a-t-il ajouté. L'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Dan Gilliéron, a déclaré lundi que “cette clôture est construite par Arafat”. “C'est son terrorisme qui l'a provoquée et qui a rendu sa construction inévitable”, a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait indiqué, dans un rapport publié le 28 novembre, que cette “ligne de sécurité” représentait un revers pour le processus de paix israélo-palestinien et une souffrance pour le peuple palestinien. Tout en reconnaissant “le droit et le devoir” d'Israël de protéger son peuple, il avait ajouté que cela ne doit pas se faire “en contradiction avec le droit international”. Près de deux tiers des Israéliens favorables à un Etat palestinien Près de deux tiers des Israéliens est favorable à la création d'un Etat palestinien tandis qu'une forte majorité soutient l'idée du démantèlement des colonies dans la bande de Gaza, selon un sondage publié, hier, par le quotidien Haaretz. Selon ce sondage, 65% des Israéliens se déclarent favorables à la création d'un Etat palestinien, alors que 30% s'opposent à cette idée et que le reste est sans opinion. Interrogé sur le point de savoir si le Premier ministre, Ariel Sharon, va accepter la création d'un Etat palestinien, 72% répondent par l'affirmative. Par ailleurs, 60% des personnes interrogées sont pour l'évacuation des colonies israéliennes installées dans la bande de Gaza et 58% pour le démantèlement de colonies “isolées” de Cisjordanie. Ce pourcentage de soutien tombe à 33% à propos d'un éventuel transfert à un futur Etat palestinien de quartiers arabes de Jérusalem-Est annexé par Israël. Ce sondage a été réalisé par l'université de Tel-Aviv auprès de 583 personnes représentatives de la population israélienne. La marge d'erreur est de 4,5%.