C'est l'impasse totale ! Le bras de fer opposant la Fédération nationale du secteur de la justice au département de tutelle perdure. Ne voyant rien venir, des fonctionnaires du secteur ont tenu hier un sit-in devant le siège de la tutelle pour réclamer l'ouverture d'un dialogue. Mais la chancellerie n'est pas près de lâcher du lest. Le durcissement de la position des syndicalistes en grève de la faim depuis le 6 mai dernier n'a pas incité le ministère de la Justice à céder d'un iota. Les innombrables sollicitations pour l'ouverture d'un dialogue qui mettrait fin à un conflit qui n'a que trop duré sont restées lettre morte. De même que les nombreuses interventions et autres requêtes d'organisations syndicales internationales adressées au gouvernement algérien et au premier magistrat du pays. Paradoxalement, le cri de détresse lancé par les grévistes dont l'écho n'est toujours pas parvenu à leurs propres responsables a été entendu par des instances internationales qui n'ont pas manqué de réagir et d'apporter leur soutien aux syndicalistes. La dernière réaction en date est celle du réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme (REMDH) qui vient d'adopter une résolution d'urgence sur cette affaire. “L'assemblée générale du réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme, REMDH, dénonce vivement les violations des droits syndicaux et droits humains en Algérie. Ses membres manifestent leur solidarité avec les neuf dirigeants syndicaux de la Fédération nationale de la justice, affiliée au Snapap qui mènent une grève de la faim depuis 28 jours pour protester contre le refus de l'enregistrement de leur syndicat”, note la résolution. Et de demander : “Aux autorités algériennes d'appliquer d'urgence la loi.” Une demande déjà formulée par d'autres instances telles que la Confédération syndicale internationale, l'Organisation internationale du travail et des syndicats à l'image de l'American Federation of labour and Congress of industriel organisations… mais rien n'y fait. Le ministère de la Justice applique ses propres lois et règles et ne veille qu'à la répression de tout mouvement de contestation. Ce qu'il a d'ailleurs réussi avec brio, en témoigne le fait qu'au moment où neuf syndicalistes se tuent pour ouvrir des négociations autour d'une plate-forme de revendications socioprofessionnelles, des milliers de fonctionnaires vaquent à leurs occupations sans se soucier guère du devenir de leurs collègues et de leur état de santé qui se dégrade de jour en jour. Les quelques travailleurs qui ont tenté lundi de tenir un sit-in ouvert devant le tribunal de Sidi-M'hamed ont été empêchés de mener cette action de solidarité avec leurs responsables syndicaux. Pis, “cinq parmi eux ont été interpellés brutalement”, selon le Snapap pour servir d'exemple à d'autres. M. B.