Une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU devrait être effectuée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, selon ses délégués, qui l'exhortent à se réunir “le plus rapidement possible”. L'Union africaine va saisir l'ONU pour obtenir son “appui” à une intervention militaire dans le nord du Mali, contrôlé depuis plus de deux mois par des groupes armés, notamment islamistes, ont annoncé à Abidjan des responsables onusiens et africains. Les participants ont “affirmé leur volonté d'œuvrer à la mobilisation rapide d'un appui adéquat des Nations unies”, qui passerait par “une requête formelle” de l'UA fixant le “mandat précis” d'une opération militaire destinée à rétablir l'intégrité territoriale du Mali, indique le document final. Le Nord malien est tombé fin mars aux mains de rebelles touareg et surtout d'islamistes armés, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), entraînant une partition de fait du pays lourde de menaces pour la région, Aqmi commettant déjà attaques et enlèvements depuis plusieurs années dans le Sahel. Le Mali à l'épreuve de l'union du MNLA et d'Ançar Eddine dans le Nord. Les représentants de l'ONU, de l'UA et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) réunis à Abidjan ont “reconnu la nécessité de mobiliser tous les moyens appropriés, y compris militaires”, pour aider l'Etat malien à restructurer son armée et “appuyer les efforts visant à restaurer dans les plus brefs délais possibles son autorité sur le nord du pays”. Il s'agit aussi, précise le texte, de l'aider à “combattre les groupes terroristes”, “criminels” ou autres “dont l'action remet en cause la stabilité et la sécurité du Mali et de la région”. Les participants ont assuré que leurs organisations et pays étaient prêts à apporter un appui notamment “financier” et “logistique” à ces efforts. Une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU devrait être effectuée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, selon ses délégués, qui l'exhortent à se réunir “le plus rapidement possible”. Alors que le Mali s'enfonce dans la partition et que la médiation de la Cédéao piétine, le chef de l'Etat béninois et président en exercice de l'UA, Thomas Boni Yayi, avait lancé le 30 mai l'idée d'une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue de la création d'une “force” africaine d'intervention au Mali. Par ailleurs, des affrontements ont opposé dans la nuit de jeudi à vendredi des éléments du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du groupe islamiste Ançar Eddine, près de la ville de Kidal, dans le nord du Mali, ont annoncé hier des sources locales. “Les membres du MNLA et ceux d'Ançar Eddine se sont affrontés dans la nuit de jeudi à vendredi dans la périphérie de Kidal”, a indiqué un fonctionnaire de la ville, cité par les médias. “ça a beaucoup tiré entre eux. J'ai vu beaucoup de voitures traverser la ville”, a-t-il ajouté, évoquant des tirs nourris d'armes automatiques. Le calme est revenu à l'aube, a-t-il affirmé, précisant avoir “constaté que les quelques drapeaux du MNLA qui flottaient dans la ville ont été enlevés”. Les communications des deux opérateurs de téléphonie mobile de la ville, coupées dans la nuit, ont repris en début de matinée, selon la même source. “ça a vraiment tiré. Ançar Eddine était au nord de Kidal, un groupe du MNLA au Sud”, a déclaré un autre civil. Les deux témoins ont dit ne pas avoir d'informations sur d'éventuelles victimes. R. I./Agences