Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, c'est au tour de l'Espagne de profiter d'une aide financière des pays de l'eurozone. Mais cette fois, la demande officielle de l'Espagne est destinée spécifiquement au secteur bancaire... Le jeu de dominos pourrait néanmoins toucher d'autres pays comme l'Italie... Jusqu'à présent, Madrid écartait toute aide, et, il y a encore une semaine, le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, arrivé au gouvernement en janvier dernier, ne voulait pas entendre parler du FMI et excluait tout soutien extérieur à la crise qui secouait son système bancaire. Le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, a néanmoins lâché tout dernièrement que le gouvernement espagnol avait l'intention “de solliciter un financement européen pour recapitaliser les banques espagnoles qui en ont besoin”. Finalement, contre toute attente, le gouvernement espagnol a donc décidé de faire appel à la solidarité de ses collègues européens. Cependant, contrairement aux aides fournies aux trois premiers pays qui en ont fait la demande, ce soutien sera apporté spécifiquement au secteur bancaire et non à l'Etat espagnol. Le montant de l'enveloppe demandée n'a pas encore été précisé car Madrid attend les résultats de l'audit réalisé par les cabinets allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman, et ces indications doivent être transmises au plus tard le 21 juin au gouvernement espagnol. L'Union européenne et le Fonds monétaire international ont déjà mobilisé environ 500 milliards d'euros pour financer les renflouements de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal et maintenant de l'Espagne. Le plan d'aide concocté samedi après-midi par les ministres des Finances de la zone euro au cours d'une conférence téléphonique prévoit, comme indiqué dans le communiqué final de cette réunion, un montant de 100 milliards d'euros sans que nous ne sachions pour l'instant si ce soutien proviendra du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ou du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui doit être mis en œuvre le mois prochain. Toutefois, la Finlande a d'ores et déjà prévenu que si les fonds provenaient du FESF, elle exigerait de Madrid des garanties. Le Fonds monétaire international (FMI) avait évalué vendredi initialement à un minimum de 40 milliards d'euros les besoins de recapitalisation des banques espagnoles, mais un responsable du FMI avait néanmoins indiqué que les banques auraient vraisemblablement des besoins supérieurs pour assurer un “pare-feu crédible” et qu'il faudrait un montant une fois et demie à deux fois supérieur à cette somme pour rassurer les marchés. En avançant le chiffre de 100 milliards d'euros, l'Europe veut de toute évidence donner un signal fort en affirmant ainsi la volonté de l'euro-groupe de rétablir la confiance. A M