C'est aujourd'hui que la commission des sages du Front de libération nationale (FLN) prendra attache avec Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du parti. À l'ordre du jour, figurent des discussions “autour des promesses que Belkhadem avait faites de mettre en œuvre lors de la prochaine session du Comité central prévue les 15 et 16 juin prochains”, explique une source proche du parti. Cette commission, constituée de cinq membres, en l'occurrence Bouhara, Boukhalfa, Cherchelli, Sbaâ et Afane, aura à interroger l'actuel premier responsable du FLN sur les suites à donner aux promesses qu'il leur a faites lors de précédentes rencontres. “Il a promis de régler les problèmes qui se posent actuellement au parti par la voie de l'urne”, nous a-t-on expliqué. Et c'est exactement autour de cette question que tourneront les discussions aujourd'hui. Il faut dire que les membres de cette commission des sages, d'anciens maquisards et sénateurs, ne sont pas mus par des intérêts personnels. Ce ne sont pas des militants dont la candidature aux législatives du 10 mai dernier a été rejetée qui s'indignent contre Belkhadem. Mais plutôt des militants de longue date qui ont connu les différents secrétaires généraux qui se sont succédé à la tête du FLN et qui connaissent le fonctionnement du parti. Quoi qu'il en soit, la mission de cette commission sera d'appeler Belkhadem à la sagesse et au respect des lois régissant la formation majoritaire. Et justement en parlant de lois, la contestation a dénoncé encore une fois hier “les dérives de Bekhadem” à propos de son exclusion de “certains militants du CC”. “Le règlement intérieur du FLN ne donne aucune prérogative au SG dans le domaine de la discipline, sauf ce qui est stipulé dans l'article 46. Cet article énonce qu'il est possible au SG de transférer un dossier disciplinaire vers la commission disciplinaire centrale pour étude. Et nous ne trouvons aucun texte dans le parti qui autorise le SG à décider et à signer une quelconque sanction aussi simple soit-elle à l'encontre du militant le plus simple”, fait remarquer à ce propos Mohamed-Seghir Kara, ancien ministre. “Mais qu'il s'autorise par une décision verbale à exclure des membres du CC, c'est une horrible et basse manœuvre d'abus de pouvoir”, assène-t-il. Kara cible dans le même temps Kassa Aïssi, le responsable de la communication du parti : “C'est honteux pour cet ancien militant d'ignorer les textes fondamentaux du parti”, dit-il avant de l'interroger : “Peut-il nous expliquer qui a gelé 13 membres dirigeants du CC loin de la commission de discipline et des textes du parti ? Qui s'est autorisé à les sanctionner loin des statuts du parti ? Que signifie l'indépendance et la souveraineté de la commission de discipline quand des personnes se substituent à elle tant que Belkhadem exerce son hégémonie sur elle ?” Réponse le 15 juin prochain. N M