Les travailleurs en exercice, les retraités et les veuves d'adhérents de la MIP se demandent à qui profite la délocalisation de l'antenne de la mutualité vers le chef-lieu de wilaya? Le siège de l'antenne régionale de la Mutualité de l'industrie pétrolière (MIP) de Hassi R'mel est fermé depuis jeudi dernier. Renseignement pris, cette structure de proximité chèrement acquise par le syndicat des travailleurs de Sonatrach/DP vient d'être délocalisée à Laghouat pour des raisons que les adhérents ignorent jusque-là. Nos tentatives par téléphone d'obtenir des explications auprès de M. Benkechoua, secrétaire général de l'union locale UGTA, se sont avérées vaines. Très inquiets, les travailleurs en exercice, les retraités et les veuves d'adhérents de la Mutualité de l'industrie pétrolière (MIP), se demandent à qui profite la délocalisation de l'antenne de la MIP de la zone industrielle de Hassi R'mel vers Laghouat, chef-lieu de wilaya. “Une antenne régionale pourtant créée suite à une lutte acharnée de la section syndicale UGTA de Sonatrach/DP de Hassi R'mel depuis l'année 2005”, nous a indiqué un ancien syndicaliste. En sus des adhérents relevant de Sonatrach/DP, contribuables majoritaires de surcroît, ceux relevant des autres sociétés et filiales pétrolières et parapétrolières exerçant à Hassi R'mel, ont décrypté cette délocalisation comme étant une action “énigmatique” du fait qu'elle n'est pas en adéquation avec le but recherché à travers sa création. D'autant que plus de 80% des contribuables résident ou travaillent dans la zone industrielle de Hassi R'mel et d'autres régions du sud du pays. Dans sa revue n°04 de juin 2008, la MIP avait justifié la création de l'antenne régionale par “sa politique qui se traduit, en partie, par son redéploiement dans l'espace à travers des structures administratives décentralisées, à l'instar de ses autres structures administratives régionales”. La délocalisation de la MIP du lieu de travail pour les uns et du lieu de résidence pour d'autres est conçue par les adhérents comme étant une décision affectant négativement la qualité de leur prise en charge. Pis encore, éloigner cette antenne du lieu de concentration des travailleurs actifs, dont pas moins de 3500 adhérents rien que pour Sonatrach, est contraire aux critères gouvernant les décisions d'implantation des infrastructures de la MIP. Ainsi, l'accès dans les meilleures conditions à leurs droits leur est compliqué. En effet, installée dans la région ASL puis au siège de l'union locale de l'UGTA, l'antenne régionale de la MIP, qui a perçu quelque 44 milliards de centimes ces 5 dernières années de la part de ses adhérents potentiels, prenait en charge, rien que pour ce qui est des prestations qui relèvent du régime général, plus de 7500 salariés exerçant dans les sociétés pétrolières et parapétrolières (Sonatrach, Naftal, Engcb, Algesco), sans compter les retraités et les veuves des adhérents. La représentation de Hassi R'mel prenait en charge également la réception et le traitement des dossiers de retraite, d'enfants handicapés, d'aide sociale-décès... En somme, elle apportait un soulagement remarquable. Voulant aller dans le fond du problème de la MIP, un adhérent nous a indiqué qu'en dépit des dispositions de la convention collective de Sonatrach, notamment son article 321, qui disposent “qu'il est créé une mutuelle sociale des travailleurs de l'entreprise”, la même MIP compte en son sein des adhérents d'autres filiales. Ce qui n'est pas sans effet sur l'équitabilité des prestations fournies. B A