Une fois de plus, Méziane Mériane, coordinateur national du Cnapest, n'a pas été autorisé à reprendre son poste de PES de français au lycée Amirouche de Tizi Ouzou, hier matin, alors qu'il s'était présenté à son travail pour assurer ses cours. Ainsi, un autre pas a été franchi dans une escalade apparemment bien planifiée, car si Mériane a été empêché d'accéder à la salle de cours, lundi dernier, jour de reprise, il a été carrément interdit d'accès, hier, dans l'établissement scolaire puisqu'il a été tout simplement refoulé devant le portail d'entrée du lycée Amirouche par le proviseur qui aurait été instruit par le directeur de l'Education de Tizi Ouzou pour lui signifier encore sa radiation des effectifs. Après un tel dérapage, somme toute prévisible, des PES se sont solidarisés avec leur collègue, et les élèves du lycée Amirouche et d'autres lycées de Tizi Ouzou ont aussitôt quitté leurs établissements pour organiser, spontanément, une marche de protestation en direction du siège de l'académie de Tizi Ouzou. Méziane Mériane, que nous avons pu joindre hier, ne semblait pas totalement surpris ni affecté par un tel harcèlement. “La situation évolue négativement et ce, contrairement aux déclarations officielles du ministre de l'Education à travers la télévision où il avait réitéré, aux yeux du peuple algérien, la levée de toutes les sanctions administratives et financières et la cessation de toutes les poursuites judiciaires à l'encontre des professeurs grévistes”, dira Mériane. “Malheureusement, j'ai été personnellement refoulé par le proviseur du lycée Amirouche qui a reçu des instructions fermes du directeur de l'éducation pour m'interdire l'accès dans l'établissement alors que je m'apprêtais à entrer au lycée pour assurer mon cours. C'est dire que Benbouzid est en train d'envenimer la situation, mais nous sommes décidés à lui rendre la monnaie de sa pièce, car, au moment où l'on s'attendait à une reprise normale des cours, il joue un jeu très dangereux”, ajoutera Mériane qui tente d'ailleurs d'analyser cette nouvelle donne avec beaucoup de tact. “Nous avons l'impression que Benbouzid veut couper la base du sommet du Cnapest. À ce sujet, nous lui disons qu'il se trompe lourdement, ou alors ses communiqués sont parasités par des groupuscules occultes qui veulent le pourrissement”, précisera Mériane. Quant aux suites à donner à ces nouvelles provocations du pouvoir, Méziane Mériane affirmera : “Le conseil national du Cnapest se réunira jeudi (aujourd'hui ndlr) à Alger et compte appeler à une grève nationale des trois paliers de l'éducation nationale, soit le primaire, le moyen et le secondaire ainsi que des universités puisque le CNES nous a assurés de son soutien pour prouver au pouvoir que le corps enseignant algérien est un et indivisible dès lors qu'il est réprimé, harcelé, méprisé et humilié comme il ne l'a jamais été par un pouvoir qui semble décidé à utiliser notre mouvement comme enjeu politique alors que nous avons rappelé, plusieurs fois, que notre mouvement est apolitique mais essentiellement syndical et revendicatif”, conclut le coordinateur national du Cnapest. M. H.