Le coordinateur national du Cnapest, Méziane Mériane, fait encore face à une véritable guerre psychologique que lui livre, désormais, son administration. Et pour cause, il s'est présenté une fois de plus, hier matin, au lycée Amirouche de Tizi Ouzou pour assurer normalement son cours et déjouer ainsi toutes les embûches administratives qui se dressaient quotidiennement devant lui. “J'ai reçu une décision de suspension depuis le 13 octobre 2003 avant comparution en commission de discipline”, dira Mériane et de continuer : “Or, soixante jours après cette date d'effet, je n'ai jamais été traduit en conseil de discipline, ce qui m'a poussé à reprendre normalement mon travail pour prouver que l'administration ne maîtrise même pas la réglementation en vigueur. Certes, le directeur de l'éducation a instruit le proviseur du lycée Amirouche pour m'interdire l'entrée en classe, mais j'ai exigé un écrit, d'autant plus que l'administration semble décidée à m'ester en justice.” “Je sais qu'on veut nous imposer une véritable guerre psychologique, mais nous sommes encore sereins et nous nous battrons jusqu'au bout pour faire valoir nos revendications tout à fait légitimes. En tout cas, j'ai confiance en la justice, et s'il y a procès contre moi, je me rendrai au tribunal sans avocat, car notre cause est juste et noble”, martèlera Mériane. Quant aux retrouvailles avec ses élèves de terminale, série maths, Méziane Mériane en parle avec une émotion, difficile à contenir. “J'ai été ravi de retrouver mes élèves dont certains avaient essuyé des larmes. Je pense qu'ils ont compris que nous avons gelé notre grève dans leur intérêt, d'autant plus qu'ils nous ont manifesté beaucoup de soutien et de respect, et que nous leur promettons de tout faire pour rattraper le retard accumulé par la faute d'une tutelle qui n'a rien fait pour dénouer la crise”, insistera le coordinateur national du Cnapest, qui confirmera, à l'occasion, que son syndicat a appelé à une journée de protestation, à l'échelle nationale, pour ce mardi, afin de dénoncer le mépris et le harcèlement du ministère de l'éducation : “Nous lançons un appel à tous nos collègues du primaire, du moyen et du secondaire pour observer, ce mardi, une journée de protestation à l'échelle nationale, d'autant plus que même nos collègues de l'enseignement supérieur, par le biais de nos amis du CNES, ont décidé de nous soutenir dans cette action pour prouver au pouvoir que le corps enseignant algérien est uni et solidaire, dès lors qu'il faut défendre les droits et l'honneur de la corporation enseignante d'où qu'elle vienne”, conclut Méziane Mériane. M. H.