La septième édition du Festival culturel national des Aïssaoua s'est ouverte, jeudi, à Mila. Placé sous le thème "la jeunesse porte l'art spirituel des confréries soufies", cette nouvelle édition, qui connaît la participation de 34 troupes -dont deux maghrébines ainsi qu'une pléiade de chercheurs et d'universitaires-, tentera de mettre la lumière sur le rôle de la jeunesse dans la pérennisation de l'art et de la musique spirituelle des Aïssaoua. Aussi, le programme, très diversifié, concocté par la direction de la culture tente à mettre en évidence le lien organique entre la jeune génération et la survie des arts séculaires des Aïssaoua. “L'art soufi aurait disparu pendant l'époque coloniale s'il n'y avait pas ces élèves des zaouïas qui ont hérité et perpétué, par la suite, la tradition des Aïssaoua", dira dans ce sens le chercheur Saïd Djabelkhir dans la conférence qu'il a animée jeudi, portant sur le thème du festival. Le conférencier a rendu un vibrant hommage aux élèves des confréries soufies, notamment sous l'occupation coloniale où ces établissements religieux faisaient l'objet d'une double attaque. “La tariqa soufie était à la fois la cible du colonisateur et de la Société des savants musulmans algériens. Mais les cheikhs des confréries ont su tirer leur épingle du jeu en réussissant l'impossible tour de survivre à l'acharnement des uns et des autres" a-t-il indiqué. “Djamaâït El-Oulama avait tord de s'attaquer aux gens de la tariqa, car ceux-ci tiraient leur enseignement et leurs pratiques des traditions musulmanes, voire de l'Islam" a-t-il appuyé. Pour en revenir à la manifestation, elle connaîtra la production nocturne de 34 troupes, dont une tunisienne et une autre libyenne. Composées essentiellement de jeunes, ces troupes musicales du genre soufi animeront des veillées publiques à la Maison de la culture durant la période du 13 au 19 juin courant. Parallèlement, des chercheurs en anthropologie culturelle, des universitaires et des écrivains plancheront, dans leurs conférences, sur le rôle que joue la jeune génération dans la perpétuation et la transmission de cette tradition ancestrale. Rappelons que, dans le souci de préserver la culture soufi, le directeur de la culture de Mila, Mohammed Zetili, plaide pour la réalisation d'un centre national pour la recherche dans l'art spirituel soufi.