Après les législatives en France et l'élection en Grèce, l'Union européenne va connaître une nouvelle zone de turbulences les 28 et 29 juin lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Bruxelles. De Los Cabos où il se trouve pour assister au Sommet entre l'Union européenne et le Mexique, le président des 27, Herman Van Rompuy, n'a pas caché sa satisfaction après avoir pris connaissance des résultats du scrutin grec. Il a rappelé à cette occasion le soutien européen apporté à “la Grèce qui fait partie de l'Europe et de la zone euro". Mais le vote grec n'a pas dissipé totalement le brouillard qui s'est abattu ces derniers mois sur le Vieux continent. De nouvelles zones de turbulences sont en effet annoncées avec la fin de la présidence danoise des 27 et le début de la présidence chypriote qui débute le 1er juillet. Chypre pourrait en effet inaugurer ses nouvelles fonctions à la tête de l'Union pour un semestre en sollicitant une demande d'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Ce serait ainsi le quatrième pays de la zone euro à réclamer une aide du Fonds, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Il faut savoir que le secteur bancaire chypriote subit les conséquences de la crise grecque. D'ores et déjà, on estime que le plan de restructuration de la dette hellénique a coûté 3 milliards d'euros aux banques chypriotes, et les observateurs considèrent que le secteur financier de cette île de 800 000 habitants est à l'agonie. D'autre part, ces dernières heures, l'axe franco-allemand a laissé paraître de nouvelles fissures peu avant le G20. C'est dans ce climat que François Hollande vient de proposer à ses collègues, notamment à la chancelière allemande Angela Merkel, un document de 11 pages qui prévoit une enveloppe budgétaire de quelque 120 milliards d'euros pour relancer la croissance avec “effet immédiat". Dans sa note, le président français suggère de lancer de grands chantiers dans des secteurs particuliers, comme celui des énergies renouvelables ou de la biotechnologie. “Des mesures de croissance à effet rapide, à hauteur de 120 milliards d'euros, devraient être décidées par le Conseil européen dès juin", écrit M. Hollande, selon le Journal du Dimanche qui a divulgué l'information. “Elles devraient être développées avant la fin de l'année, avec en particulier la création d'une taxe sur les transactions financières, et seraient accompagnées de mesures pour l'emploi, en premier lieu en faveur des jeunes", ajoute encore François Hollande. Le budget de 120 milliards d'euros proviendrait de trois sources : d'abord des fonds européens structurels de l'Union européenne, pour 55 milliards, ensuite de la Banque européenne d'investissement, qui dès lors qu'elle serait plus richement dotée par les pays membres, emprunterait sur les marchés jusqu'à 60 milliards, “somme qu'elle prêterait à son tour pour des projets d'infrastructures", poursuit Le Journal du Dimanche, enfin 4,5 milliards d'euros seraient dégagés via des “project bonds", un outil de croissance défendu par François Hollande durant sa campagne présidentielle, constitué d'emprunts lancés en commun par plusieurs pays européens pour financer des grands projets d'infrastructures continentaux. Toutefois, on sait que plusieurs pays européens ne souhaitent pas se lancer dans de nouvelles dépenses, et nombreux sont ceux, du reste, qui affirment ne plus avoir d'argent en cette période de “vaches maigres". L'Union européenne pourrait donc être tentée par de nouvelles économies mais... pas dans la politique agricole commune dit la France, et la Grande-Bretagne n'est pas disposée à faire le moindre effort non plus. On pourrait donc se tourner vers d'autres sources comme celle des budgets affectés aux régions en difficulté. L'argument est prêt : regardez la Grèce et les milliards qu'elle a reçus et voyez ce qu'elle en a fait... Mais ce soutien aux régions est important localement et, de plus, il profite à toute l'Union. Il suffit de regarder tous ces contrats de travaux publics décrochés par ces entreprises qui lorgnaient les régions profitant de la manne européenne. A M