Si la FAF a interdit de faire des avances sur salaire aux joueurs, sur le terrain cette pratique est devenue désormais “une simple formalité." Les clubs de Ligue 1 et 2 sont interdits de faire des avances sur salaires aux joueurs qui seront soumis désormais au même régime des entreprises, c'est-à-dire qu'à la fin de chaque mois les clubs transmettront obligatoirement une copie du bordereau des banques à la FAF pour prouver le paiement des salaires. C'est du moins l'une des décisions prises à l'issue de la réunion du bureau fédéral de la Fédération algérienne de football. “Le paiement de plus d'un salaire par mois, tel que fixé dans le contrat, est strictement interdit. Le club qui ne respectera pas cette importante disposition sera sanctionné conformément au cahier des charges et au règlement du football professionnel", peut-on ainsi lire dans le communiqué rendu public il a quelques semaines sur le site de la FAF. Or, sur le terrain, force est de reconnaître qu'en dépit de cette mesure, les présidents de club et les joueurs font comme si de rien n'était. La preuve, beaucoup de joueurs, si ce n'est pas la majorité, notamment ceux évoluant en Ligue 1, se sont engagés dans les clubs en empochant au passage des avances qui varie, à titre d'exemple, entre trois et six mois. C'est le cas par exemple de Mokhtar Benmoussa qui a opté pour l'USM Alger et qui a perçu une avance de six mois de salaire, ce qui représente un peu plus d'un milliard de centimes. Ça sera également le cas pour Abderrahmane Hachoud qui devait signer incessamment au MC Alger contre une avance d'un peu plus de 1,8 milliard de centimes. Et la liste est encore longue puisque d'autres joueurs ont signé des contrats tout en empochant au passage une partie de leur argent représentant des avances sur salaires qui devaient en principe leur être versés sur des mensualités. “Tous les joueurs avec lesquels on a négocié pour un transfert nous ont exigé des avances sur salaires. Il y a eu même certains qui ont demandé le cash. Généralement, on n'a pas le choix puisque c'est presque la loi du marché qui nous impose à accepter des conditions pareilles. Et puis, c'est une pratique qui n'est pas nouvelle pour nous puisqu'auparavant, c'est-à-dire avant le lancement du professionnalisme chez nous, les joueurs demandaient qu'on les paye en deux tranches tout en exigeant d'empocher la moitié ou plus de la totalité de la prime de signature", nous a dit un président de club qui précise que cette pratique a été imposée en outre à travers la surenchère et qui s'est généralisée même dans les paliers inférieurs. Pis encore, au train où vont les choses, ajoute notre interlocuteur, “les joueurs exigeront à ce qu'on leur verse l'intégralité de l'argent représentant une année de contrat avant de signer", dit-il encore. Du coup, une question se pose d'elle-même devant un tel constat, à savoir qu'attend l'instance dirigée par Mohamed Raouraoua pour réagir et mettre fin à cet situation en engageant des enquêtes au niveau de certains clubs où cette pratique est “légion" et qui se fait au su est au vu de tout le monde, s'interrogent plus d'un parmi les observateurs qui pensent qu'il sera difficile d'appliquer cette mesure d'autant plus que le mal est déjà fait et qu'elle va impliquer, en parallèle, d'autres acteurs, tels les managers et les agents des joueurs, lesquels ne sont pas “étrangers" aux nouvelles mœurs qui ont “gangréné" les esprits des joueurs et des présidents des clubs. F. R.