Le défi est à la mesure de l'événement : une rencontre internationale sur le thème “Algérie, 50 ans après : libérer l'histoire", regroupant une pléiade d'historiens venus de plusieurs pays du Maghreb, d'Europe et d'Amérique, aura lieu les 1er, 2 et 3 juillet prochain à Alger. Co-organisée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) et le quotidien national La Tribune, cette rencontre se fixe comme principal objectif de créer un espace de débat, d'échange autour de l'histoire, a expliqué, hier, lors d'une conférence de presse, M. Slimane Hachi, directeur du CNRPAH. “Ce que nous attendons de cette rencontre, c'est d'instaurer un débat, des échanges permanents entre la société et ceux chargés de produire des concepts, des connaissances, du savoir", a-t-il dit. “Nous allons voir durant la rencontre combien la résistance algérienne a été exemplaire." Pionniers dans l'organisation de cette manifestation d'envergure, sous l'égide du ministère de la Culture, le CNRPAH et La Tribune, un journal aux traditions de consacrer un large espace à l'histoire, ont mis sur pied un comité scientifique composé de grandes figures scientifiques, à l'image de Mme Nadjat Khadda, l'historien Fouad Soufi et le Pr Mustapha Haddab, pour piloter cet important événement. “Il est important de marquer cet anniversaire autour de la question de l'histoire", a estimé Slimane Hachi. Selon Nadjat Khadda, chercheur et auteur, spécialiste de ,0la vie et de l'œuvre de Mohamed Dib, une soixantaine d'interventions, “pour mettre en perspective les problématiques", de chercheurs et d'historiens, venus du Maroc, de Tunisie, du Mali, de Finlande, de France, d'Allemagne, d'Italie, des USA, de Suisse et même de Haïti, sont prévues à cette rencontre. Parmi les thèmes au menu de ce colloque international figurent : “Libérer l'histoire : une question de méthode", “Nécessité et conditions d'une réflexion commune sur l'histoire des rapports franco-algériens", “Le groupe des 22, sociologie de groupe et logique de l'action", “La guerre d'Algérie et la sensibilisation des pays nordiques à la décolonisation". D'autres interventions porteront également sur “Le cas des prisonniers de l'ALN", “La nécessaire reconnaissance par la France des crimes de la colonisation et la remise en cause des histoires officielles", “De la nation au panafricanisme", “L'état des lieux du mouvement sportif en 1962 : héritage et reconstruction". “Il faut que nous reconstruisions notre passé de façon la plus objective possible", a souligné le directeur du CNRPAH. Convaincus du rôle central de l'université dans la production des concepts et de la connaissance, les intervenants ont aussi appelé les médias à jouer un rôle prépondérant dans la diffusion de la connaissance sur l'histoire et sur la science de façon générale. “Il faut libérer l'histoire, qu'elle revienne aux historiens. Libérer l'histoire, c'est la remettre dans le champ scientifique", a conclu Slimane Hachi. K K