Quatre projets de rapports sont à l'ordre du jour, principalement celui des résultats du premier semestre 2003. La 23e session ordinaire du conseil national économique et social (CNES) se tiendra les mercredi 17 et jeudi 18 décembre courant au palais des nations (club-des-pins). Le Conseil a souligné, dans un communiqué, qu'à l'ordre du jour de cette session s'inscrit l'examen du projet de rapport sur la conjoncture économique et sociale au premier semestre 2003, le projet de rapport national sur le développement humain (troisième rapport), le projet de rapport sur les steppes algériennes “pour une stratégie de développement intégré” et le projet de rapport sur la prise en charge des activités environnementales au niveau des collectivités locales. Le Conseil national économique et social, dans son document résumant les auditions relatives à la conjoncture économique et sociale du premier semestre 2003, “enregistre la persistance de contraintes lourdes dans la sphère économique et des contraintes sociales en matière d'emplois, de revenus et de réponses appropriées aux besoins sociaux, malgré les signes de bonne santé financière, illustrée non seulement par les équilibres globaux, mais également par un accroissement sensible de l'épargne publique et privée et une importante accumulation de réserves de change”. Les conseillers du CNES ont noté le raffermissement des indicateurs macroéconomiques et le prolongement de la tendance observée en 2002 en termes de croissance économique, accompagnée d'un faible niveau de hausse des prix. Mais, précise-t-on, l'impulsion de la croissance reste surtout le fait des finances publiques pendant que le secteur réel et l'investissement privé national et étranger tardent à se positionner. Les conseillers du CNES se disent “émus par la psychose suscitée par la résurgence de maladies, réputées avoir été éradiquées, et d'épidémies, dont la réapparition, vécue comme le signe d'une grave régression, semble imputable à la contraction des grands programmes de santé publique et en dernier ressort au renversement opéré dans le choix stratégique en la matière”. Le CNES, dans son communiqué, évoque les scandales “retentissants”, qui ont ébranlé la sphère financière et monétaire. Les conseillers, là aussi, expriment leur inquiétude devant l'ampleur des préjudices causés et la vulnérabilité des dispositifs de contrôle et de supervision. Ils ont souligné “les risques encourus, en termes de désaffection susceptible d'entacher le crédit de la place financière, sous l'effet cumulé d'un volontarisme débridé et de pratiques couvertes d'une grande opacité”. Sur un autre registre, les conseillers du CNES ont également noté “le retard structurel de notre pays par rapport à ses objectifs d'adhésion à l'OMC”. Ces facteurs, précise-t-on, soulignent la fragilité encore persistante de l'économie algérienne qui se confirme, notamment dans le champ social. Du coup, le CNES attire, encore une fois, l'attention des pouvoirs publics “sur les déséquilibres de répartition qui affectent dangereusement la cohésion nationale et la stabilité sociale et sur la prolifération de l'informel”. Un projet de rapport sur l'économie informelle sera d'ailleurs présenté dans la session du CNES. Il ressort, nous dit-on, des rencontres-débats organisées autour de cette question, que l'économie informelle, “contrairement à certaines opinions, est la négation de toute politique d'emploi, un obstacle sérieux à la promotion des investissements et une charge lourde pour la protection sociale et la solidarité nationale”. Les principaux éléments du constat convergent vers l'illégalité des activités, le fort taux d'évasion et de fraude fiscale et sociale et, en fin de compte, les préjudices portés aux activités industrielles, notamment au textile et à l'habillement, aux cuirs et à celles du commerce et des services. M. R.