Les travailleurs avertissent contre la gestion opaque de leur responsable et dénoncent le fonctionnement du CA au sein duquel siègent certains membres de manière illégale. Grande colère de la part des travailleurs dans les aéroports d'Algérie qui visiblement ont gros sur le cœur. Ils se disent, par le biais de leur syndicat (affilié à l'UGTA), prêts à radicaliser leur mouvement et recourir à la grève dans les plus brefs délais. C'est donc une paralysie totale qui risque de frapper, dans les jours à venir, les infrastructures aéroportuaires d'Algérie (une trentaine) sous la coupe de l'Etablissement de gestion de services aéroportuaires (EGSA) dont une grande majorité (au moins dix-sept aéroports) connaît un grand malaise. “C'est le résultat de plusieurs mois de gestion opaque émaillée d'injustices à l'égard des travailleurs et d'anomalies dans l'acte de gestion en lui-même", dénonce le syndicat qui déposera, dans la semaine, un préavis de grève. “Nous avons épuisé toutes les voies légales et nous avons fait preuve de grande patience. Mais le DG ne semble pas vouloir revenir à de meilleurs sentiments et s'entête à nous mépriser chaque jour davantage", a affirmé le syndicat à propos de Mohamed Aoudia, DG de l'EGSA. Rencontrés hier, les représentants des travailleurs sont remontés à l'origine du conflit qui a pris racine en juin 2011. Cette date correspond au renouvellement des instances syndicales et à l'installation du nouveau conseil syndical comme l'atteste une correspondance émanant de la Fédération nationale des travailleurs des transports (FNTT) dont on possède une copie. Le DG commence d'abord par bouder cette instance, voire la refuser, et finir par la reconnaître après une lutte acharnée de la part du syndicat. “Il a fini, malgré lui, par la force de la loi, de s'asseoir avec nous à la table des négociations", observe le partenaire social, qui n'a cependant décelé aucune volonté d'arriver à des résultats positifs. “Ça frise le ridicule, il ne fait que nous faire perdre du temps. C'est malsain de sa part", accuse le syndicat, dénonçant une gestion des plus opaques. Briguant un arrêté ministériel datant du 30 mars 2012, le syndicat explique que “ce document a pour objet de renouveler les membres du conseil d'administration (CA) ainsi que les membres du comité de participation (CP) dont le mandat a expiré depuis 2010". Le syndicat explique que cette décision implique de graves conséquences sur l'entreprise qui souffre déjà de dysfonctionnements suite à des décisions prises par la direction et validées par ces membres du CA dits illégaux. “Ils valident des bilans et donnent leurs accords pour que la DG entament des négociations pour l'indemnité de l'expérience professionnelle et approuvent le nouvel organigramme de l'entreprise etc. alors qu'ils ne sont d'aucune manière habilités à le faire et le commissaire ne devrait pas l'ignorer. Ils ne manipulent pas l'argent des travailleurs parce que la loi ne le leur permet plus, par contre ils servent d'alibis aux décisions du CA", s'indigne le syndicat indiquant, à l'occasion, qu'une commission a été installée pour organiser les élections afin de désigner les représentants du CP. Le syndicat poursuit : “Nous réclamons à ce que les décisions prises soient revues car elles se caractérisent par de graves injustices à l'égard des travailleurs." Plusieurs exemples sont alors cités pour étayer ses propos à commencer par ces cadres dirigeants qui ont été mis en congé d'office en contradiction avec la note émanant du DG lui-même. Pis encore, il est fait mention de recrutement qui n'obéit à aucune logique et de graves écarts dans le choix des mutations par rapports aux personnes et au mieux. “Comment peut-on expliquer le recrutement de deux retraités dont l'un dépasse les 68 ans alors qu'ils ne sont d'aucune véritable utilité à l'entreprise. Comment peut-on expliquer qu'aucun audit n'a jamais eu lieu concernant les ressources humaines alors que le personnel (effectif siège) a doublé en l'espace de six ans sans réel besoin au détriment des aéroports du Sud où les travailleurs sont surexploités et leurs droits bafoués", argue le syndicat à qui on dénie même le droit d'affichage. “Les cadres dirigeants sont soumis à des contrats de performance, selon la loi. Ce n'est pas le cas à l'EGSA. Ils ont chaque fin d'année une partie variable alors que les travailleurs n'ont rien du tout, bien que tout soit spécifié dans la convention collective", conclut le syndicat qui au passage n'omet pas de souligner, entre autres, le non-respect des décisions de justice de la part du DG qui n'a pas manqué “d'intimider" voire “punir" ceux qui dérangent dont, notamment, les syndicalistes par des mutations arbitraires. C'est d'ailleurs le cas de l'ex-directeur de l'aéroport de Laghouat qui se retrouve muté pour “nécessité de service" à In Guezzam alors que cet aéroport est fermé à la circulation aérienne... N S