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Il a passé 18 jours de détention avant de bénéficier d'une grâce présidentielle Mohamed Smaïn dénonce les conditions carcérales dans la prison de Relizane
Le vieux militant des droits de l'Homme, Mohamed Smaïn, 70 ans, détenu pendant 18 jours à la prison de Relizane avant d'être gracié début juillet par le chef de l'Etat, a dénoncé, hier lors d'une conférence de presse animée avec le président d'honneur de la Laddh, Ali Yahia Abdennour, au siège de l'agence de communication Interface Média à Alger, les conditions carcérales régnant au sein de cet établissement pénitencier. “Ce ne sont plus les lois de la République qui gèrent ce lieu mais le directeur et ses gardiens", s'est-il offusqué. Selon lui, ils sont entassés dans des cellules exiguës, mangent très mal et sont même tabassés. “Les prisonniers dorment mêlés les uns contre les autres. Certains passent leur nuit dans les toilettes et à partir de minuit il n'est plus possible d'aller faire ses besoins au risque de les réveiller", a-t-il relaté, avant de poursuivre : “L'annexe de Relizane est faite pendant la colonisation pour recevoir 20 prisonnier. Après 1962, elle recevait jusqu'à 120 détenus et aujourd'hui, ce sont 400 détenus qui y séjournent." Pour M. Smaïn, le détenu n'entre pas en prison pour purger sa peine mais pour être humilié et brisé. Parlant de son arrestation, Mohamed Smaïn estime qu'elle ne s'est pas faite “dans le cadre de la loi". “C'est un enlèvement purement et simplement. Ils m'ont guetté et quand j'étais arrivé, à bord de ma voiture, à ma pizzeria, ils m'ont encerclé. Ils m'ont dit que le patron veut te voir", s'est-il insurgé. Les services de sécurité lui ont reproché de n'avoir pas répondu à la convocation qui lui a été envoyée. “J'ai reçu une seule convocation sur laquelle rien n'a été mentionné : ni date, ni lieu de convocation ni le motif", s'est-il défendu. Sa mésaventure, le militant des droits de l'Homme la lie à l'affaire de “Nîmes" du nom de la ville française où deux éléments des GLD menés par Ferguene ont été placés sous contrôle judiciaire après une plainte qui avait été déposée contre eux. “On me tient pour l'instigateur principal de cette affaire. Un officier du DRS est venu me voir il y a 5 mois pour me demander de revenir sur ma déclaration et d'intervenir auprès des autres plaignants pour qu'ils fassent de même en contrepartie de ma réhabilitation dans mes droits", a-t-il indiqué. “Je n'étais qu'un témoin parmi les six autres. Le juge d'instruction les a inculpés pour actes de barbarie et torture", a-t-il ajouté. Sous contrôle judiciaire depuis 4 ans, les deux “miliciens" ne sont toujours pas condamnés. La raison ? Selon Mohamed Smaïn, il y a collusion entre l'ancien président français Sarkozy et le pouvoir algérien. A. C.