Le président du Cnes a plaidé pour l'élargissement du cercle de la concertation nationale et du dialogue social et un mémorandum, en cours de finalisation, sera adressé au président de la République. Le président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed-Seghir Babès, a proposé, hier, l'organisation d'“une grande conférence nationale" qui débattrait de la politique économique et sociale du pays et qui implique les pouvoirs publics. Mohamed-Seghir Babès, qui a inauguré le forum du journal Liberté, a souligné l'urgence de sortir de la dépendance des hydrocarbures et de construire une économie diversifiée. Le président du Cnes a plaidé pour l'élargissement du cercle de la concertation nationale et du dialogue social. “Cela me paraît déterminant", a-t-il souligné. Mohamed-Seghir Babès relève “un manque de concertation". Il précise que la concertation est pratiquée dans le cadre de la tripartie et bipartie, “mais dans la substance de ce qu'on peut faire à l'intérieur d'un pacte économique et social, on peut faire mieux". Le président du Cnes estime qu'autour de certains éléments de politiques publiques, il devrait y avoir une plus large capacité d'impliquer les acteurs dans les débats. Mohamed-Seghir Babès est revenu longuement sur le travail effectué par son institution chargée par le président de la République de “sonder" le citoyen et de “l'écouter". Ce travail a permis de prendre la pleine mesure des lacunes des espaces installés, notamment dans les systèmes de gouvernance. Le rapport final des assises nationales sur le développement local a été remis au président de la République. Le document renferme des recommandations sur l'amélioration des conditions de vie des citoyens, la réalisation d'un équilibre régional et le développement durable et l'élimination des dysfonctionnements au niveau des territoires. La redéfinition des missions de l'Etat, l'orientation vers un nouveau système de croissance, la relance des territoires, le renforcement de la démocratie locale et la consolidation du processus de décentralisation figurent également dans les recommandations du rapport. “Le rapport a été discuté en Conseil des ministres", a-t-il rappelé. Une feuille de route devait être élaborée par le gouvernement pour la mise en œuvre des recommandations issues des assises nationales sur le développement local. Pour le président du Cnes, il faut, d'une certaine manière, casser le système jacobin de l'organisation de l'Etat algérien, hérité de la France coloniale, trop centralisé. “Il faut, très rapidement, sortir de ce modèle pour aller vers davantage de transversalité. Il faut introduire davantage de démocratie participative", suggère M. Babès. En d'autres termes, il faut réaliser un équilibre entre les représentations et une meilleure coordination entre l'administration, les collectivités locales et la société civile, et trouver un mécanisme permettant aux jeunes de participer à la vie politique par le truchement de leur représentation aux assemblées élues. Le président du Conseil national économique et social a relevé, par ailleurs, le décalage entre la vision déclinée en haut lieu, par le président de la République, et l'application sur le terrain. Mohamed-Seghir Babès a évoqué aussi un travail sur la hausse des prix et le pouvoir d'achat en collaboration avec l'UGTA. “Le Cnes et l'UGTA ont ouvert le dossier sur les prix, l'inflation, les salaires et le pouvoir d'achat", a-t-il annoncé. Plusieurs rencontres ont été organisées dans ce cadre. Des groupes de travail ont été mis en place. Un mémorandum, en cours de finalisation, sera adressé au président de la République. M. R.