RESUME : Lors de son passage chez-elle, Eric dévoile à Louisa qu'il y avait un traître parmi les paysans... Il lui en fait la description. Louisa ne tarde pas à informer les frères, qui posèrent un piège à Si Moh le charbonnier... Ce dernier est vite repéré et les soupçons sont confirmés. On l'exécute et on offre son corps en pâture aux animaux. Après Eric, on ramena un autre commandant au quartier général. Sitôt installé, ce dernier entame des investigations auprès de la population locale... Il sera tout au début guidé par le capitaine, mais prendra vite l'habitude de faire des siennes à sa manière. Il était d'une arrogance incroyable, et plus d'une fois, nous eûmes à affronter ses sautes d'humeur... Pire encore, ce commandant s'attaquait aux femmes sans défense et se permettait des intrusions "surprise" dans des maisons aux heures où la plupart des hommes étaient aux champs... La suite n'est pas toujours belle à savoir... Lorsque ce commandant se trouvait en présence de femmes jeunes, il n'hésitait pas à les déshonorer, et parfois même devant leurs propres enfants. Les villageois se révoltèrent et firent appel aux frères... Ces derniers ne se firent pas attendre. Un soir de pleine lune, ils encerclèrent le village et quelques uns d'entre eux réussirent à s'introduire auprès du commandant... Il était justement en train de donner des ordres à ses subalternes. Un échange de tirs s'ensuivra... Mais il réussira à s'échapper, et dès le lendemain, de lourds camions militaires, chargés de dizaines de soldats arrivent au village. Le commandant revint pour se venger des villageois... Il convoqua les uns, enferma les autres, et surtout donna l'ordre d'arrêter toutes les femmes suspectées de travailler avec les fellagas. Bien que j'avais eu écho de ce qui s'était passé la veille, je ne pensais pas que la riposte allait se faire aussi rapidement. Au milieu de la nuit, alors que les enfants et Tassadite dormaient profondément, je fus tirée de mon sommeil par un bruit venant de l'extérieur... Je me lève et ouvrit la porte pour sortir dans la cour. Aussitôt, quelqu'un mettra une main sur ma bouche, et m'entraîna au loin... Je fus jetée tel un paquet de linge sale dans une camionnette et emmenée au quartier général. Cette fois-ci je savais que je n'allais pas m'en sortir... Non... ! J'étais la proie recherchée... Ma mort ne passera pas inaperçue ! On me jette en prison. Au petit matin, quelqu'un vint m'interroger. On m'accusa d'être l'initiatrice de l'assassinat du charbonnier. Un subterfuge qui n'avait aucun sens, vu que l'homme ne les intéressait pas... Il était juste une taupe à qui on faisait appel lorsque le besoin s'en faisait ressentir. Sa mort n'avait touché personne à proprement parler. Je ripostais que je ne connaissais même pas ce charbonnier de malheur. On me rit au visage et François, le capitaine, ne passera pas par quatre chemins pour me lancer que cette fois-ci, il n'allait pas me rater. Il était décidé à me passer un savon dont je m'en souviendrais, si toutefois j'en ressortais vivante. On me tortura. On m'arracha les cheveux, avant de me brûler les orteils et les chevilles... Vers le milieu de la journée, on me présenta au commandant. Il me regarda d'un air qui en disait long sur ses intentions, et sans me laisser le temps de réagir, il m'entraîna dans son bureau. Je ne pourrais vous décrire les atrocités que j'avais subies ce jour là... Dieu seul était témoin de mes souffrances. L'enfer m'aurait parut plus doux ! Au crépuscule, on me jeta dans une cellule où je retrouvais quelques femmes du village. Elles se levèrent à ma vue, et tentèrent de panser mes blessures physiques. Pour Le reste, elles ne pouvaient rien faire... Mes souffrances étaient bien profondes que ces blessures pourtant assez sérieuses. Deux jours durant, je perdis la notion du temps. On m'avait allongée au milieu de la cellule, et quelqu'un me tenait la main. Je tentais de me rappeler ce qui m'était arrivé... en vain... On dirait que mon cerveau n'avait rien enregistré des précédentes scènes. Au troisième jour, quelqu'un vint m'annoncer que j'étais libre de partir. Je n'en croyais pas mes oreilles ! Je me lève en titubant pour me diriger vers la sortie... Le capitaine François me barre le chemin : - Tu nous quittes déjà Louisa... ? Dommage... j'aurais aimé passer davantage de temps auprès de toi. Hélas... ! Un ordre est venu d'en haut. Un ordre nous sommant de te relâcher. On peut dire que tu as de la chance toi ! Un ordre venant d'en haut... ? Mes idées s'embrouillèrent. Qui donc avait pu s'imposer ainsi pour libérer une femme suspectée depuis longtemps de travailler avec les ennemis de la France ? Soudain, un éclair passe devant mes yeux... Les galons dorés du comandant brillaient au soleil. Il me regarde un moment en jouant avec sa casquette puis s'éloigne en haussant les épaules. J'avais le visage tuméfié et le corps couvert d'ecchymoses... Je n'étais pas belle à voir en cet instant. Mais je compris... Je compris que c'était Eric qui avait intervenu... Il a dû avoir écho de mon arrestation, et s'était insurgé au risque d'attirer la foudre sur lui. Eric... ! Oui, c'était lui mon sauveur. Son amour pour moi m'avait tirée d'un mauvais pas. (À suivre) Y. H.