- Le président irakien s'est montré coopératif avec les Américains. Il a livré plusieurs noms de ses collaborateurs. - À Washington, les Américains savourent le triomphe et Bush s'assure une grande avancée dans la course à la présidentielle de 2004. - L'arrestation de Saddam n'affaiblit pas la guérilla. - Plusieurs attentats ont été commis, hier, en Irak. - La rue arabe est déboussolée. - Paris est prête à effacer une partie de la dette irakienne. Après sa capture samedi par l'armée américaine Selon le général Mark Hertling de la 1re division blindée, cité, hier, par l'agence AP,Saddam Hussein a fourni des renseignements qui ont permis aux forces américaines de capturer plusieurs hauts dignitaires de l'ancien régime. Georges W. Bush a certainement de quoi pavoiser. Il ne rêvait sans doute pas d'un meilleur cadeau à la veille de Noël et d'une meilleure “moisson” à quelques mois de l'élection présidentielle américaine. Non seulement, la capture du dictateur de Bagdad, samedi, dans son fief de Tikrit par l'armée américaine, va immanquablement doper sa cote de popularité, mais permettra également aux forces alliées, empêtrées dans le bourbier irakien, de défaire la nébuleuse de la résistance. Selon le général Mark Hertling, de la 1re division blindée, cité, hier, par l'agence AP, Saddam Hussein a fourni des renseignements qui ont permis aux forces américaines de capturer plusieurs hauts dignitaires de l'ancien régime et de découvrir des cellules de l'insurrection à Bagdad. “Je pense que nous allons avoir des renseignements importants dans les prochains jours”, a expliqué Hertling. Depuis l'arrestation du dictateur, l'armée américaine a réussi à neutraliser un haut responsable du régime dont l'identité n'a pas été révélée et qui a permis, explique encore le général, de mettre la main sur d'autres responsables. “Tous ces hommes sont actuellement interrogés et d'autres raids sont prévus”, a ajouté Hertling, rapporte encore AP. Comment les Américains ont pu avoir le filon qui pourrait à la longue se révéler précieux pour venir à bout de la résistance ? “Les renseignements proviennent de la première transcription de l'interrogatoire et d'une serviette de documents que portait avec lui l'ex-président au moment de son arrestation”, a affirmé le responsable américain. “Nous avons déjà glané des renseignements de valeur à partir de sa capture et nous avons déjà pu nous saisir de deux individus jouant un rôle clé à Bagdad. Les renseignements recueillis donnent aux militaires américains une vision plus claire du schéma d'organisation et de commandement de l'insurrection dans la capitale (…)”, a-t-il ajouté. Les militaires américains ne cachent pas leur ambitions de recueillir également d'autres informations concernant notamment, le fonctionnement des cellules, leurs chefs, leurs financements ainsi que d'autres liens qu'elles pourraient avoir éventuellement avec d'autres organisations. Selon Hetling, ils s'attendent même à des informations sur les armes de destruction massive. Des informations dont “Time” affirme d'ores et déjà que le dictateur n'en disposait pas. S'il va sans dire que les aveux de Saddam vont à coup sûr décimer, du moins de larges pans, de la résistance, il n'en demeure pas moins qu'ils contrastent avec les affirmations des responsables américains qui ont affirmé juste après l'arrestation de celui qui s'identifiait à Saladin, que celui-ci s'est montré réfractaire à la coopération. Selon un responsable des services de renseignements américains, cité dimanche par “Time”, Saddam Hussein “n'a pas été très coopératif lors de son interrogatoire et ses réponses étaient parfois incohérentes”. Une affirmation également relayée par le ministre de la défense Donald Rumsfield. “Il n'a pas été coopératif”, a-t-il dit. “Je suis Saddam, je suis le président et je veux négocier”, a déclaré le dictateur de Bagdad quelques minutes seulement après son arrestation. Si d'autres renseignements venaient à être divulgués dans les prochains jours, cela permettraient de lever un coin du voile, aussi bien sur les dessous de la guerre, mais aussi sur cette arrestation qui intervient, faut-il sans doute le souligner, quelques semaines après le séjour secret de Bush à Bagdad et l'installation quelques jours plus tard d'un tribunal. K. K. Saddam Hussein l'a déclaré après son arrestation “On ne possède pas d'armes prohibées” Hier, le premier aveu de Saddam Hussein après son arrestation a été : “On ne possède pas d'armes de destructions massives.” En effet, après plus de sept mois d'occupation, aucune arme de ce genre n'a été trouvée. L'aveu du président vient confirmer que son pays n'a jamais possédé ce genre de matériel militaire. Les experts de l'ONU ont d'ailleurs fait chou blanc, puisque pas le moindre indice confirmant l'existence d'armes prohibées dans ce pays. Plusieurs mois avant le début de la guerre, l'Amérique avait fait un véritable matraquage médiatique pour convaincre l'opinion mondiale du danger que faisait courir le régime de Saddam sur la région. M. B.